Abstract FR:

La démarche traditionnelle en économie de l'étude des comportements indépendamment du contexte social s'avére peu adaptée à certaines réalités. L'étude de l'influence des interactions sociales sur les comportements économiques conduit à préciser l'appartenance sociale des individus et nécessite la construction de modèles économiques adéquats. On s'interroge sur les influences des interactions sociales sur l'offre de travail et la consommation des ménages en Côte d'Ivoire. Pour les choix d'occupation, bien que la théorie du capital humain reste valable, la probabilité d'exercer sur un segment du marché du travail croit avec la proportion des individus du groupe qui exercent sur ce segment. En particulier, la probabilité de non participation au marché du travail dépend positivement de la prévalence du chômage dans le groupe de référence. Dans la structure de consommation, les habitudes de consommation sont significatives, en particulier pour l'Alimentation et le Transport. L'effet des interdépendances de préférences est différentié pour les principaux postes de dépenses: le Logement et le Transfert sont les plus sensibles à l'environnement social et donc les plus sujets à l'ostentation. Le coefficient budgétaire de l'Alimentation dépend du positionnement relatif du ménage dans son groupe de référence (loi d'Engel relative). Par ailleurs, la consommation ostentatoire peut se justifier par la nécessité de reconnaissance sociale dans la société. La recherche d'un statut social conduit parfois à des surconsommations. Des dépenses élevées en certains biens au détriment d'autres pourraient provoquer une réduction significative des opportunités futures d'éradication de la pauvreté.