Approches économiques des comportements d'addiction
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Cette thèse soutient que les comportements d'addiction sont des comportements de consommation singuliers conduisant à des analyses et des résultats inédits lorsque les outils de la science économique leur sont appliqués. Après avoir défendu que le concept d'addiction est un concept d'analyse transdisciplinaire pertinent et tenté de définir son périmètre et son contenu, nous articulons notre réflexion autour de trois grands thèmes. Nous nous intéressons tout d'abord aux implications des caractéristiques de l'addiction du point de vue de la rationalité des choix et du bien-être individuel. Nous soulignons les apports, mais aussi les limites, d'une théorie de l'addiction fondée exclusivement sur la logique, puis étudions l'impact de la consommation d'alcool sur le bien-être déclaré à partir de données russes. Dans la plupart des sous-groupes étudiés, nous trouvons que la satisfaction est corrélée à la quantité consommée selon une relation en U inversé, mais que la satisfaction décroît linéairement avec la quantité consommée lorsque l'effet causal de l'alcool sur la satisfaction est isolé. L'étude des changements d'habitudes de consommation indique que la consommation modérée-haute est associée à une baisse durable de la satisfaction, tandis que la consommation très forte pourrait jouer un 'rôle d'automédication efficace. Nous examinons ensuite les implications d'un effet de réputation lié aux dommages engendrés par la consommation de biens addictifs sur le comportement des producteurs de ces biens. A travers des simulations, nous explorons les incitations financières d'un producteur de tabac à adopter des pratiques de réduction des dommages. Nous offrons ainsi un éclairage nouveau sur les motifs possibles de la responsabilité sociale des entreprises. Nous concluons par une analyse théorique des déterminants politiques de la réforme de la législation sur les drogues (dépénalisation ou légalisation contrôlée). Nous avançons alors que la combinaison de trois facteurs, à savoir l'existence de consommateurs s'opposant à la réforme comme stratégie de maîtrise de soi, la concentration des externalités liées au trafic et les croyances des non-consommateurs que la réforme a un impact sur les externalités liées à la consommation, favorise le statu quo.