Institutions, fonctions et hommes politiques dans l’Azawagh au Niger
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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L’Azawagh est une région sahélienne de l’actuel Niger habitée majoritairement par des populations touarègues. L’ancienne confédération politique, appelée « ettebel » des Iwellemmeen Kel Denneg ou Tagaraygarayt, a été soumise en 1901 par les militaires français. Elle a ensuite été segmentée en Chefferies après la répression sanglante de 1917. Au cours du XXe siècle, le processus d’étatisation a modifié les hiérarchies entre les différentes catégories sociales touarègues, transformé la configuration des pouvoirs locaux et introduit de nouvelles représentations du politique. L’analyse de ces changements révèle une «tribalisation » du politique, c’est-à-dire une réduction des entités politiques locales autour des critères relatifs à la « race » et au lignage. Ce phénomène est particulièrement visible à travers la ‘reformulation des légitimités au sein des entités dites « traditionnelles ». Le démantèlement progressif des Chefferies, l’émergence de la « Tribu » comme échelon politique local majeur, et la mobilisation d’une rhétorique identitaire centrée sur l’appartenance à des catégories sociales en sont les symptômes les plus saillants. Dans le contexte « démocratique » d’après 1990, ce phénomène se conjugue avec un clientélisme « ethnique » structuré « par le haut ». Il est exploité par certains acteurs associatifs et partis politiques. L’association Timidria développe par exemple une rhétorique sur l’esclavage qui réactualise la raciologie et plusieurs thématiques coloniales. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie d’insertion dans la communauté internationale pour la défense des Droits de l’Homme. Parallèlement, la décentralisation de 2004 a été l’occasion de constater la formation de réseaux de pouvoirs reliant les partis politiques, les bailleurs de fonds locaux et les Chefs de Tribus.