Des vipères lâchées par hélicoptère ? : anthropologie d'un phénomène appelé rumeur
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
By assuming the challenge to consider the content of rumour seriously, we avoid falling into analyses where rumour is always the indication of something else. It is classified into the popular beliefs about snakes, it is reduced to a myth, and it expresses a return to middle ages and reveals our collective unconscious. By turning towards scientists, in this case herpetologists, we asked ourselves if our phenonenon was nothing but fuss. In a symetrical way, we survey how a scientific fact is being built. During our field-work in three different areas - Drome, Puy-de-Dome and Doubs - we followed all the arguments aiming either at cancelling our phenomenon, or, on the contrary, at justifying it. We have opposed a counter example to each of the characteristics commonly attributed to rumours, and so we could realize how insufficient current qualifications are. At the end of that typology we attempt to give a positive definition of rumour. Rumour first witnesses a clash between conflicting social logics. It also enables us to perceive the characteristics of the various facts under observation.
Abstract FR:
En prenant le pari de prendre au sérieux le contenu de la rumeur, nous avons évité de tomber dans les analyses ou la rumeur est toujours l'indication d'autre chose. En effet, dès que notre rumeur tombe sous la plume du sociologue, elle est immédiatement recouverte par de multiples commentaires; elle rejoint les croyances populaires sur les serpents, elle est réduite au mythe, elle exprime un retour au Moyen Age et révèle notre inconscient collectif. En nous tournant vers les scientifiques, en l'occurrence les hépatologues, nous nous sommes demandes si notre phénomène n'était rien que du bruit. D’une manière symétrique, nous avons étudié comment le fait scientifique se construit. Nous avons constaté également que le réseau tisse par l'herpétologie est trop clairsemé pour empêcher l'existence de notre phénomène. Sur nos trois terrains - la Drôme, le Puy-de-Dôme et le Doubs - nous avons suivi toutes les argumentations pour annihiler notre phénomène ou, au contraire, pour justifier son existence. En donnant un contre-exemple à chacune des caractéristiques habituellement attribuées aux rumeurs, nous avons vu les insuffisances des qualifications actuelles. A l'issue de cette typologie nous avons tenté de donner une définition positive de la rumeur. La rumeur témoigne d'abord d'un heurt entre des logiques sociales qui s'affrontent et permet de caractériser les différents faits.