Aux origines du laissez faire : les libéralismes économiques en France au dix-huitième siècle
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis sets out to relate french origins of laissez faire in order to show the emergence of a number of different types of economic liberalism in France in the eighteenth century, that is to say different from physiocratic or smithian thought. This interpretation of liberal discourses' plurality is developped through a double research main line : on the one hand, a wealth's analysis ; new theoritical conceptualizations of wealth -land or labor- represent a fondamental step around four items : money, corn trade, luxury and tax system. On the other hand, it is explained that economic freedom is claimed, in France in the eighteenth century, against practical and principles of colbertism. In others words, this thesis shows firstly that economic liberalism emerges in france in the eighteenth century, secondly that it emerges from this new theoritical conceptualizations of wealth and against Colbertism's interventionist hegemony, and finally that different types of economic liberalism consequently exist. Three strands of economic liberalism are distinguished : the monetary liberalism of melon and dutot ; the property rights liberalism of the physiocrats ; and the egalitarian liberalism of gournay and graslin. Through this plurality of liberal thought, the thesis sets also out to think about what is traditionally attributed to economic liberalism -individualism, noninterventionism, free trade.
Abstract FR:
Cette thèse se propose de retracer les origines françaises du laissez faire afin de montrer qu'il existe en France, au dix-huitième siècle, une forme originale de libéralisme économique, différente de la pensée des physiocrates ou de celle de Smith. Plus précisément, il s'agit de démontrer que différentes formes de libéralismes économiques doivent être distinguées. La pluralité du discours libéral est interprétée à la lumière d'un double axe de recherche : l'analyse de la richesse d'une part, dont les nouvelles conceptualisations théoriques -la terre ou le travail- constituent un enjeu majeur du discours libéral sur les thèmes de la monnaie, du commerce des blés, du luxe et de la fiscalité ; et l'analyse du colbertisme d'autre part, puisque les revendications de liberté économique se définissent, au dix-huitième siècle et en France, contre la pratique et les principes du colbertisme. Autrement dit, la thèse avance que le libéralisme économique se constitue en France et au dix-huitième siècle, qu'il se constitue à l'appui de ces nouvelles conceptualisations théoriques de la richesse et contre l'hégémonie interventionniste du colbertisme, et qu'il existe des lors différentes formes de libéralisme économique. Trois formes sont distinguées : le libéralisme monétaire de Melon et de Dutot ; le libéralisme propriétariste des physiocrates ; et le libéralisme égalitaire de Gournay et de Graslin. A travers cette pluralité de la pensée libérale, la thèse se propose également de réfléchir sur les éléments traditionnellement reconnus comme ceux du libéralisme économique l'individualisme, le non-interventionnisme, le libre-échange.