Equilibre sectoriel, équilibre général : modélisation de l'impact de la libéralisation sur l'agriculture et l'économie tunisiennes
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Montpellier 1Disciplines:
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Les accords de coopération de 1976 entre la Tunisie et l'Union Européenne, principale partenaire commerciale, ont été dénoncés par les accords du GATT. Pour pouvoir bénéficier encore des préférences communautaires, la Tunisie a signé en 1995 un accord d'association avec l'Union Européenne (UE) dont la pièce maîtresse est l'établissement d'une zone de libre-échange (ZLE). Cet accord, qui n'intégrera les produits agricoles et agro-alimentaires qu'à l'horizon de l'an 2010, fait partie d'un projet plus vaste visant à créer une ZLE euro-méditerranéenne. L'objet de cette recherche est d'analyser l'impact de la ZLE naissante - qui se limite pour le moment aux produits industriels - sur l'économie tunisienne. Le problème est complexe, car les effets sont à la fois directs et indirects, à court terme et à long terme, économiques et sociaux. En cette recherche, l'impact de démantèlement de tous les tarifs tunisiens sur les importations est évalué. Trois questions principales sont analysés. La première issue analyse les principales mesures prises au niveau national et explique le cadre du commerce du futur. La deuxième issue étudie les effets potentiels de la libération des échanges sur la structure commerciale et de la spécialisation de l'économie Tunisienne. A cet effet, les modèles statistiques d'équilibre général appliqués sont utilisés pour simuler les effets macro-économique et sectoriels de la mise en place d'un ZLA sur l'économie tunisienne. Les industries concurrentielles ou les structures oligopolistiques du marché à la Cournot sont considérés. Enfin, la question de la future libéralisation commerciale agricole est examinée à l'aide d'un modèle sectoriel statique-multirégion. Le modèle a un traitement détaillé de l'économie agricole et rurale (21 régions et 201 exploitations) en Tunisie. Nos résultats semblent suggérer que les secteurs traditionnellement exportateurs, à l'exception des secteurs agricoles, gèrent l'ouverture sans problèmes ; les secteurs habituellement abrités de la concurrence étrangère souffrent plus. Il en ressort que la politique d'accompagnement est indispensable, non seulement pour amortir le choc de l'ouverture, mais également pour le dépasser en termes de compétitivité et de croissance. Et la réforme fiscale s'impose comme composante importante de toute politique d'accompagnement de la libéralisation des échanges. On constate que le ZLE améliore le bien-être dans tous les cas, et ces gains sont les plus importants avec l'oligopole. Par ailleurs, nos résultats suggèrent que, dans des conditions actuelles, la libéralisation des échanges des produits agricoles pourrait ne bénéficier qu'au producteurs qui sont déjà en mesure de tirer avantage des technologies dont ils disposent, tandis que les petits paysans en seraient écartés.