thesis

Valeurs et théorisation économique chez Gunnar Myrdal, Jacob Marschak, et Milton Friedman

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This dissertation deals with the relationships between economists’ scientific activities and their private values. Their re-examination is made necessary by the technical evolutions within economic science from the thirties on, which increased economists’ claim for objectivity in spite of their growing proximity with the political process. With the help of three case studies based on archive research, we show how values enter the theorizing process, survive an increasingly technically demanding process of confrontation with facts, and are used in the definition of economic policies. The examples of Gunnar Myrdal, Jacob Marschak and Milton Friedman prove that the relationships between science and values are neither simple nor unilateral, and that it is impossible to separate clearly political values from beliefs on the world as it is (that is, cognitive values). We thus study how these two types of values interact within the economist’s worldview, where contradictions, dilemmas or mutual reinforcement between private and scientific beliefs take place. We also show that methodological choices are crucial for the links between values and science, since they can act as a shield against values or, on the contrary, as their channel into science. We finally demonstrate that private beliefs are necessary to the definition of economic policy and that our three economists think that their political beliefs are scientifically based, which results in a merging between the two strands of thinking.

Abstract FR:

Cette thèse s’intéresse aux relations entre l’activité scientifique des économistes et leurs valeurs ou croyances privées. Elles doivent être réexaminées en raison des évolutions techniques qu’a connue la science économique à partir des années trente, accroissant la revendication des économistes à l’objectivité malgré leur proximité grandissante vis-à-vis du pouvoir politique. A l’aide de trois études de cas basées sur des recherches d’archive, nous montrons comment les valeurs privées pénètrent le processus de théorisation, résistent à des techniques de plus en plus sophistiquées de confrontation avec les faits, et sont utilisées pour formuler des politiques économiques. Les exemples de Gunnar Myrdal, Jacob Marschak, et Milton Friedman prouvent que les relations entre science et valeurs ne sont ni unilatérales ni linéaires et qu’il est impossible de séparer clairement les valeurs politiques des croyances sur le monde tel qu’il est (les valeurs cognitives). Nous étudions donc l’interaction de ces deux types de valeurs au sein de la vision du monde de l’économiste, là ou des contradictions, des dilemmes ou un renforcement mutuel entre valeurs privées et valeurs scientifiques peuvent intervenir. Nous montrons aussi que les choix méthodologiques jouent un rôle central dans les relations entre science et valeurs, car ils peuvent agir comme un bouclier contre les valeurs ou à l’inverse comme une porte d’entrée. Enfin, nous démontrons que la définition de politiques économiques fait appel à des jugements privés, et que ces trois économistes pensent pouvoir fonder scientifiquement leurs croyances politiques, ce qui aboutit à une fusion de ces deux types de pensée.