La flexibilisation du rapport salarial et la formation continue en France de 1971 à nos jours
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This doctoral thesis analyses the forms of correlation between the flexibility of wage relationships and training in France since 1974. In the post-crisis paths of OECD countries, flexibility of wage relationships plays an essential role and takes different forms. Two different types of flexibility shall be studied : numerical flexibility, and functional flexibility of wage relationships. Theoretically, training plays a trivial role in numerical flexibility (Anglo-Saxon model) whereas it is necessary for the development of functional flexibility (Japanese and German model). On this account, the French training system is original of unemployed workers, institutionalised and financed mostly by the state, participates to the development of numerical flexibility. Training of workers is an element of functional flexibility only in big firms and for some socio-professional groups. Training of employees and workmen contributes to their external mobility. This leads to a dualistic structure of training wage relationships, forming a dualistic structure of wage relationships. Therefore, the cleavage between qualified workers and poorly qualified or unskilled workers increases, and impedes the latter to find a steady job. Employers transfer their uncertainty, the level of demand and working intensity, to the salaried staff. This leads to put into question the role of work as an element contributing to producing wealth and social identification, with the observation of an increasing mobility of young workers, deskilling, under-payment, and the decline of the internal job.
Abstract FR:
Cette thèse analyse les formes de la corrélation entre la flexibilisation du rapport salarial et la formation continue en France depuis la crise du régime de croissance fordiste en 1974. Dans les trajectoires de sortie de crise des pays de l'O. C. D. E. , La flexibilisation du rapport salarial joue un rôle essentiel et prend plusieurs formes. Deux formes sont étudiées, les flexibilisations numérique et fonctionnelle. Théoriquement, la formation continue joue un rôle négligeable dans la flexibilisation numérique (modèle anglo-saxon) alors qu'elle est nécessaire pour développer la flexibilisation fonctionnelle (modèle japonais et allemand). A ce titre le système de formation continue des chômeurs, institutionnalisée et financée en majeure partie par l'Etat, participe au développement de la flexibilisation numérique. La formation continue des travailleurs n'est un outil de flexibilisation fonctionnelle que dans les grandes entreprises et pour certaines catégories professionnelles. Celle des employés et des ouvriers participe en grande partie à leur mobilité externe. Ceci conduit à une structure dualiste du rapport salarial. La formation continue instrumentalisée ne répond pas aux objectifs de promotion ni de seconde chance, mais sert de filtre au système productif. Ainsi, l'exclusion des individus peu ou non qualifiés se renforce. Les employeurs transfèrent leurs incertitudes, le niveau de la demande et l'intensité du travail, sur le salariat. Il en résulte une remise en cause de la place du travail en tant qu'identifiant social et producteur de richesse, une mobilité accrue du travail juvénile, une déqualification, une sous-rémunération, une redéfinition des frontières de l'Etat et un déclin des marchés internes du travail. Ces manifestations caractérisent un régime de croissance financiarisé et patrimonial.