thesis

La genèse ambiguë de l'élite kenyane : origines, formations et intégration de 1945 à l'indépendance

Defense date:

Jan. 1, 2002

Edit

Institution:

Paris 7

Abstract EN:

The aim of the thesis is to describe and explain the making of an African elite in Kenya between 1945 and independence in 1963, through the initiatives set up by the African population to gain higher education. The white settlers played an important part in Kenya history. Therefore, the education the Africans were able to receive aimed at prolonging a social order dominated by the immigrants. But after World War II, the political and international context has changed. The official British colonial policy was then to lead its colonies towards self-government. Higher education for the people of these territories was then part of this new progressive policy. But the white population of Kenya tried to obstruct this policy. The number of bursaries awarded to allow Africans to study in Great Britain was limited. They did not satisfy the Africans thirst for education. They set up several projects and initiatives to study in South Africa (until 1953), in India and in the United States of America. The colonial power had to face an important stream of African holding university degrees. In the mid fifties, this group educated Africans felt very frustrated by the position, both social and professional, they were offered in Kenya. At this stage the colonial society was still dominated by the Europeans. This situation led some members of this group to take a more active part in politics. Their involvement eventually rushed the Independence of Kenya.

Abstract FR:

Cette thèse a pour objectif de décrire et d'expliquer l'émergence d'une élite africaine au Kenya à travers les stratégies de formation supérieure mises en oeuvre par les acteurs africains de la colonie britannique entre 1945 et l'indépendance en 1963. Le poids des colons européens, pourtant peu nombreux, confère au Kenya les caractéristiques d'une petite colonie de peuplement. Les populations africaines, marginalisées au sein de cette structure sociale, reçoivent alors une éducation qui vise à pérenniser cet ordre social. Mais le nouveau contexte politique issu de l'après-guerre modifie considérablement la politique coloniale britannique. L'éducation, et plus particulièrement l'éducation supérieure, des ressortissants des colonies doit permettre de préparer l'indépendance de ces territoires. Compte tenu des spécificités kenyanes, ces nouvelles directives sont appliquées avec parcimonie dans la colonie. Les bourses d'étude en métropole sont peu nombreuses et leur modalité d'attribution ne répond pas aux aspirations des populations africaines du Kenya. Celles-ci mettent alors en œuvre leur propre stratégie d'éducation supérieure en Afrique du Sud (jusqu'en 1953), en Inde et aux Etats-Unis. Ces différentes initiatives déjouent les politiques coloniales de formation en élargissant la base de recrutement des africains éduqués. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au Kenya au milieu des années 1950. Ils réclament alors une place au sein de la société coloniale et aspirent à devenir une élite en s'intégrant au groupe dominant. Les blocages de la société coloniale contribuent à transformer ces revendications sociales en revendications politiques qui précipitent l'avènement de l'indépendance du Kenya en 1963.