La trilogie de Beckett au croisement des frontières
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Beckett's first prose trilogy comes at a critical point in his oeuvre. It marks both what might have been the start of a career as a French language writer, but what was actually the start of his career as a bilingual writer. Both first work in French and self-translated work, the trilogy is ideally placed to approach the issue of crossing of borders. If the border between English and French is not the only one crossed here, it seems that the subsequent evolution of the oeuvre depends on the choice of a foreign language and that this choice brings it to occupy other borderline situations : a psychological border, and a linguistic border (within the language of initial composition, French). The characters who inhabit the Beckettian universe are not "complete" beings yet. Their psyche is at an intermediate stage between the void which precedes life and full psychic life of an individual. . .
Abstract FR:
La première trilogie de Beckett se situe à un moment charnière de son oeuvre. Elle marque à la fois ce qui aurait pu être le début de sa carrière d'écrivain francophone, mais ce qui est en fait le début de sa carrière d'écrivain bilingue. A la fois première oeuvre de langue française et première oeuvre auto-traduite, la trilogie occupe une place idéale pour aborder la problématique du croisement des frontières. S'il n'y a pas que la frontière entre l'anglais et le français qui est franchie ici, le choix d'une langue étrangère semble conditionner l'évolution intérieure de l'oeuvre et l'amener à se situer à d'autres frontières : une frontière psychique et une frontière linguistique (à l'intérieur de la première langue de composition, le français). Les personnages qui peuplent l'univers beckettien ne sont pas encore des être "finis". Leur psychisme est à une étape intermédiaire entre le vide qui précède la vie et la pleine vie psychique de l'individu. La première partie de la thèse est consacrée à une lecture de la trilogie à la lumière des travaux de Didier Anzieu sur cette frontière psychique, franchie, d'après lui, au moment de la constitution du Moi-peau. Cette lecture révèle la défaillance chez ces personnages des huit fonctions qu'il attribue à cette structure intermédiaire du psychisme. A l'instar du psychisme des narrateurs, le langage de la trilogie apparaît comme une étape intermédiaire du langage. . .