thesis

L'émir ʿAdil Arslan (1888-1954), de l'ottomanisme à l'arabisme : action politique et représentation de soi

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Paris, INALCO

Directors:

Abstract EN:

Emir ʿAdil Arslân was born in Lebanon three decades before the dismantling of the Ottoman Empire, and was one of its most loyal supporters. As early as 1918 he devoted himself to the Arab cause. He appeared in the first Arab government headed by Faysal in Damascus (1918-1920), as a counsellor of Emir ʿAbdallaj in Amman (1920-1924), as the chief of a unit of Druze fighters during the Great Syrian Revolt (1926-1929) and was to be after the independence of Syria, Minister of Public Instruction, Vice President of the Syrian delegation at UNO, a representative for Golan, Minister of Foreign Affairs and Vice President of the Republic under the rule of Husnî-z-Zaʿîm, and, finally plenipotentiary Minister of Syria in Turkey. He opposed the French Mandate in the Levant and Zionism in Palestine with equal vigour. Long years of exile in Iraq (1933-1937) and in Turkey (1941-1945) completed his image of figurehead of Arab nationalism, but they also contributed to make him disappear from Syria's national history. The Mudhakkirât (a sort of logbook as it is) that Emir ʿAdil Arslân wrote up between 1934 and 1953, go to show. They also enable to understand the representation that this Druze emir of noble Arab descent had of himself. These origins entailed duties that he attributed to himself, which, to a large extent, constitute the driving force behind his action within regimes the functioning and the policies of which he denounced. This social status, that the Ottoman Empire did recognize and promote was also an instrument kept alive by the emir to make a name for himself on the Eastern political scene as well as in relation to Western interlocutors. His role was played in the corridors of power which is what his account reveals.

Abstract FR:

Né au Liban trois décennies avant le démantèlement de l'Empire ottoman dont il a été un des plus fidèles serviteurs, l'émir ʿAdil Arslan (1888-1954) s'est, dès 1918, engagé dans un dévouement absolu à la cause arabe. Il apparaît dans le premier Gouvernement arabe de Faysal à Damas (1918-1920), comme conseiller auprè́s de l'émir ʿAbdallah à Amman (1920-1924), comme chef d'une unité de combattants druses durant la grande Révolte syrienne (1926-1929), et sera, à l'indépendance de la Syrie, Ministre de l'Instruction Publique et Vice-président de la délégation syrienne à l'ONU, député du Golan, Ministre des Affaires étrangères et Vice-président de la République sous Husnî-z-Zʿaîm, et Ministre plénipotentiaire syrien en Turquie. Adversaire du Mandat français au Levant, il l'est tout autant du sionisme en Palestine. De longues années d'exil en Iraq (1933-1937) et en Turquie (1941-1945) ont complété l'image de figure de proue du nationalisme de l'émir. Mais elles ont aussi contribué à le faire disparaître de l'histoire nationale syrienne. Son parcours politique illustre à lui seul le hiatus entre, d'une part, le contexte d'élaboration et d'exaltation du nationalisme arabe, et, d'autre part, l'affirmation des États et de leurs frontières. Les Mudhakkirât (sorte de journal de bord en l'occurrence) que ʿAdil Arslân a rédigées entre 1934 et 1953 en témoignent. Elles permettent aussi de comprendre la propre représentation que cet émir druse aux origines arabes nobles a eue de lui-même. A celles-ci correspondent des devoirs qu'il s'attribue, et qui, dans une large mesure, constituent le moteur de son action à l'intérieur de régimes dont il dénonce le fonctionnement et la politique. Ce statut social, que l'État ottoman a su reconnaître et valoriser, est aussi un instrument entretenu par l'émir pour s'imposer tant sur la scène politique orientale, que face à des interlocuteurs occidentaux. Son rôle s'inscrit dans les coulisses de la politique, que son témoignage révèle.