thesis

De l'énigme du deuil à l'œuvre de sépulture : psychopathologie de la disparition

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 7

Authors:

Abstract EN:

The trauma caused by the loss has created such a heavy drain in the survivor that memory, time, and image have disappeared. Freud has stated that the mourning process was an enigma. How can you mourn someone you don't recall? Is it possible to mourn a shadow? Could traumatic amnesia be considered as an identification to the deceased? Mourning therapy demands an opening up of memory, the images have to be exhibited. The ghost, within mourning therapy, might then be considered as an hallucinatory fiction, as a mean to give its figure back to the disappearance, so that the outline of the deceased can reappear. Mourning therapy could then be seen as an hallucination factory. The story of a survival, the survival of a story. The ghost is, at first, a psychic tool designed to elaborate and give life to a form. The mourning process would then be a time for reviving the ghosts, a time marked by a movement among the fossils that allows a redefining of the burial place's outline. The sepulture work creates a place where movements within the life of the psychism are made possible again. It gives a look and a voice to the tombstone. It generates a psychic space which transforms the living as well as the dead. The mourning process would then consist, for the analyst, in allowing, through transference and within transference, the creation of images that have the power to open up the word and give a voice to the mourning, an erotic one, as well as a violent, or even a comic one. The mourning enigma would then become a mourning game.

Abstract FR:

Le traumatisme de la perte a crée une hémorragie telle que la mémoire, le temps et l'image ont disparu. Freud a posé le deuil comme une énigme. Comment faire le deuil de ceux dont on ne se souvient pas ? Peut-on faire le deuil d'une ombre ? L'amnésie traumatique serait-elle une identification psychique au disparu ? La clinique du deuil procède d'une ouverture de la mémoire, une ouverture d'images. Le fantôme, dans l'expérience du deuil, n'aurait-il pas alors fonction de fiction hallucinatoire, de matière à refigurer les contours de la disparition afin qu'apparaissent les formes du disparu ? La clinique du deuil serait alors une fabrique de l'hallucinatoire. Une histoire de survivance, une survivance de l'histoire. Le fantôme est d'abord une construction psychique qui a une fonction d'élaboration et d'animation d'une forme. Le travail du deuil serait alors un temps de réanimation des fantômes, un temps marqué par les fossiles en mouvement qui permettrait de tracer les contours du lieu de sépulture L'œuvre de sépulture dessine un lieu où les mouvements de la vie psychique sont désormais possibles. Elle donne à la pierre tombale un regard et une voix. Elle engendre un lieu psychique qui transforme autant le mort que le vivant. Le travail du deuil serait-il alors pour l'analyste de créer les conditions de possibilité, par le transfert et dans le transfert, pour fabriquer des images qui ouvrent à la parole du deuil, parole érotique, violente, comique ? L'énigme du deuil serait alors jeu de deuil.