thesis

Le souci du voisinage. Organisation politique et associative de la vie locale et formes ordinaires de l'échange dans un grand ensemble

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Paris 7

Authors:

Abstract EN:

The study of sociability in Saige, a neighbourhood defined as a "priority urban zone" and "famous for its ethnic diversity" enlightens the alterity production processes linked to territorially-based local policies, Ethnic identification depends on groups relations: this work insists on the complexity of the social relations ethnicisation process. This research combines empirical qualitative and quantitative data. The restitution of the data is organised around everyday life and special events. The ways "inhabitants" define the situations they participate to depends on negociation, conflicts, and power relations. The general problem in Saige is enounced as a question of citizenship and the local actors consider the territory should be "renewed", "revalorised" and that social ties should be "refounded". In that perspective, they adress paradoxal injunctions to inhabitants. We also analysed depreciative denominations such as "fathers", "mums", "young people" and "storey-blocks people". In practice, they are used as susbtitutes for ethnic categories such as "foreigners", "immigrants", "foreign background" and "people of origin".

Abstract FR:

A partir de l'étude des pratiques de sociabilité à Saige, un espace résidentiel de cohabitation interethnique, interclasse et intergénérationnelle de la périphérie bordelaise, cette recherche met en évidence les processus de production sociale de l'altérité sousjacents aux actions municipales et à la politique de la ville. En considérant que les appartenances culturelles, ethniques, nationales, sociales - réelles ou supposées - ne se définissent pas seulement par des traits objectifs mais se construisent surtout dans les relations entre groupes, ce travail insiste sur la complexité des processus d'ethnicisation des rapports sociaux, La recherche empirique conjugue une enquête ethnographique basée sur une immersion de quatre ans dans un logement d'une tour et un travail quantitatif d'exploitation par questionnaire. La restitution de ce matériau est faite sous la forme d'un mouvement entre l'étude de la quotidienneté et celle des événements marquant l'organisation de la vie sociale à Saige. Les manières dont les "habitants" définissent les situations dans lesquelles ils sont pris font l'objet d'aménagements, de conflits, de négociations et de rapports de forces. La problématique globale à Saige est énoncée par les acteurs publics locaux en termes de citoyenneté, de territoire à "réhabiliter", à "revaloriser" et de "refondation du lien social", Des injonctions paradoxales faites en direction des "habitants" du "quartier" ont ainsi été mises en relief. Simultanément, un intérêt particulier a été porté sur la manière dont certaines populations sont englobées dans des dénominations disqualifiantes et infantilisantes comme celles de "pères", "mamans", "jeunes", "gens des tours". Il ressort qu'elles servent de substitut, d'euphémisme aux catégories ethniques socialement et historiquement construites que sont celles d'"étrangers", "immigrés", "personnes issues de", "personne d'origine".