thesis

Écriture et deuil : la mort chez Marguerite Yourcenar, Simone de Beauvoir et Annie Ernaux

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 7

Directors:

Abstract EN:

Upon the death of his father, freud affirmed that there is nothing more painful for a man than the death of his father. Is the death of the mother, then, the most painful event for a woman? using a theoretical framework drawn from sociology, psychoanalysis, and the history of ideas this study explores the works of three major women authors of the twentieth century, marguerite yourcenar, simone de beauvoir, and annie ernaux who consecrated a significant portion of their writing to the loss of their mother. The heart of this study is the exploration of bereavement centered around analyses of souvenirs pieux, les charités d'alcippe, une mort très douce, une femme, and "je ne suis pas sortie de ma nuit". In order to better single out the unique textual and human experience of each author in question, this study begins with monographic analyses. However despite the three authors' poetic and aesthetic diversity, this study concentrates on the common point uniting their texts: the existence of the death scene, a foundational and fertile thanatic moment which is at once the origin and endpoint of writing. Daughter-mother, mother-daughter: these texts of grief are grounded in an intrinsically feminine relationship that harks back to the problematic of écriture feminine. But if these texts indulge in and play with it, they also surpass it. This dissertation identifies and develops the notion of writing that is not simply feminine but rather transfeminine. The works studied can be seen as transfeminine thanatographies, scriptural incarnations of bereavement that arise as much out of grief as they come to terms with it.

Abstract FR:

A la mort de son pere, freud affirme qu'il n'y a rien de plus douloureux pour un homme que la disparition de son pere. Et si, de faÇon corollaire, la mort de la mere etait la perte la plus douloureuse pour une femme ? en recourant a des donnees issues de la sociologie, de la psychanalyse et de l'histoire des mentalites, ce travail explore les Œuvres de trois ecrivaines majeures du xxe siecle qui ont consacre des textes a la disparition de leur mere : marguerite yourcenar, simone de beauvoir et annie ernaux. Souvenirs pieux, les charites d'alcippe, une mort tres douce, une femme et "je ne suis pas sortie de ma nuit" se retrouvent ainsi au coeur de cette analyse centree sur la question du deuil. Afin de mettre en evidence la singularite textuelle et humaine de l'experience de chaque auteure, l'etude commence par des analyses monographiques. Mais, au-dela de leur diversite (esthetique et poetique), un point commun unit les Œuvres : l'existence d'une "scene de la morte", a la fois origine et terminus de l'ecriture, scene "thanatique" dont le role fondateur et fecondant est ici mis en evidence. Fille-mere, mere-fille : ces textes de deuil s'appuient sur une relation intrinsequement feminine qui reactive la problematique de l'ecriture feminine. Mais s'ils passent par du feminin et en jouent, ils ne s'y arretent pas, d'ou la perspective, developpee dans cette these, d'une ecriture, non pas feminine, mais transfeminine. Les Œuvres etudiees peuvent ainsi etre apprehendees comme des thanatographies transfeminines, incarnations scripturales d'un travail de deuil qu'elles accompagnent tout autant qu'elles l'accomplissent.