thesis

Secteur informel, emploi pour les travailleurs ruraux, et processus d'intégration économique : le cas du Delta du Fleuve Rouge (Vietnam)

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 13

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

This thesis aims to examine the characteristics of the informal economy (informal sector and employment) and its role in creating employment and income for rural workers. It focuses on the case of the Red River Delta (RRD) in the context of economic integration in Vietnam. This is the most populated region with a high pressure on the labour market. Unlike most of the studies reviewed in the literature, we examine the informal sector not only in urban but also rural areas, thus the comparison is central to the thesis. After a review of the literature in developing countries, in transition countries, and in Vietnam, an empirical analysis of the characteristics and the dynamics of the informal sector in rural and urban areas in the RRD in both macro- and micro- perspectives, is performed. In the period of economic integration, we find that this region is marked by considerable structural changes with a significant decline in the share of agricultural employment, in parallel with a sharp increase of the employment in non-farm household businesses, particularly in the informal sector. The comparative analysis of the informal sector between rural and urban areas shows that the informal sector is not only an urban phenomenon as usually stressed in the literature, but is also a crucial component in rural areas, especially in the RRD. The role of the informal economy in creating jobs and income for rural workers is studied in two directions: first, through an analysis aimed at highlighting the earnings differentials between farm and non-farm employment; and second, through the analyses of the determinants of sectoral allocation (formal/informal) and earnings of rural migrants on urban labour markets. To address these issues, we use various individual databases (including panel data). The results show that rural workers can earn more when they engage in non-farm activities instead of working only in agriculture, but it is not always true for all types of non-farm employment. In many cases, non-farm jobs (such as informal wage workers) are not as rewarding as farm jobs. Women benefit less than men when they have non-farm employment, especially when they are informally employed. When migrating to urban areas, rural workers engage prevalently in informal jobs. Being informally employed in the urban labour market is significantly correlated with having the intention of seeking another job, an indicator of job dissatisfaction. Furthermore, the results of earnings gaps suggest that informal workers suffer from a general disadvantage on the urban labour market in the RRD, regardless of their migration status. However, among all workers who migrate to urban centres in this region, the informal workers who come from rural areas are those who face the greatest penalties.

Abstract FR:

Cette thèse a pour but d’examiner les caractéristiques de l’économie informelle (secteur et l’emploi informels) et son rôle dans la création d’emplois et des revenus pour les travailleurs ruraux. L’accent est mis sur le cas du Delta du Fleuve Rouge (DFR), région la plus peuplée du Vietnam, dans le contexte du processus d’intégration économique du pays. A la différence de la plupart des études existantes, nous examinons l'économie informelle non seulement en milieu urbain, mais également en milieu rural, la comparaison entre les deux étant au centre de la thèse. Après une revue de la littérature sur la thématique dans les pays en développement, en transition et au Vietnam, une analyse empirique des caractéristiques et de la dynamique du secteur informel en milieux rural et urbain dans le DFR sous deux angles, macro et micro, est proposée. Au cours de la période d'intégration économique, nous constatons que cette région est marquée par les changements les plus considérables sur le marché du travail, avec une baisse de la part de l'emploi agricole, qui s'accompagne d'une augmentation significative de l'emploi dans les entreprises familiales non agricoles, en particulier dans le secteur informel. L'analyse comparative du secteur informel entre zones rurales et urbaines montre que le secteur informel n'est pas uniquement le phénomène urbain longtemps souligné par les chercheurs. Il est également crucial dans les zones rurales, en particulier dans la région particulière du DFR. Le rôle de l’économie informelle dans la création d’emplois et des revenus pour les travailleurs ruraux est étudié suivant deux axes : d'abord, à travers des analyses visant à mettre en évidence les écarts de gains entre emplois agricoles et informels non agricoles ; ensuite, à travers l'étude des déterminants de l'allocation sectorielle (formelle/informelle) et des revenus des migrants ruraux sur le marché du travail urbain. Ces questions sont traitées en mobilisant différentes bases de données individuelles (notamment des données de panel). Les résultats montrent que les travailleurs ruraux peuvent gagner plus lorsqu'ils s'engagent dans des activités non agricoles au lieu d'exercer seulement dans l’agriculture, mais ce n'est pas toujours vérifié pour tous les types d'emplois non agricoles. Dans de nombreux cas, les emplois non agricoles (tels que les emplois salariés informels et même les emplois salariés formels des quantiles supérieurs de revenus) ne sont pas aussi rémunérateurs que les emplois agricoles équivalents. Les femmes gagnent toujours moins quand elles ont des emplois non agricoles, surtout lorsqu'elles sont informellement employées. Lors de la migration vers les zones urbaines, les travailleurs ruraux s'engagent en priorité dans l'emploi informel. Etre travailleur informel en ville est significativement corrélé à l'intention de rechercher un autre emploi, marque d'une forme d'insatisfaction liée à de type d'emplois. Par ailleurs, les résultats des équations de gain suggèrent un désavantage général aux travailleurs informels sur le marché du travail urbain dans les provinces du DFR, quel que soit leur statut migratoire. Cependant, parmi tous les travailleurs qui émigrent vers les centres urbains, ce sont les travailleurs informels issus des zones rurales qui souffrent des plus mauvaises conditions de travail.