L'influence réciproque entre la France et le Japon dans l'industrie textile pendant l'ère Meiji
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the end of Edo period and the beginning of Meiji era, a reciprocal influence between France and Japan took place in the domain of textile, through the exchange of such products as raw silk and woollen muslin. In this dissertation, we study in parallel japonism in France and westernization in Japan through the example of textile industry. The ornamentation of woollen muslins exported to Japan by Mulhouse manufactures imitated Japanese design since these products were intended for Japanese customers. Then, under the influence of japonism, a taste for japanese esthetic developed in France and Lyon's silk manufacturers began to produce fabrics adorned with Japan-inspired motifs adapted to western customers. Indeed, Lyon silks ornamented in Japanese style can be found as soon as in the years 1870. Then, helped by the naturalist movement in the domain of arts, Lyon's textile designers progressively assimilated the theory of Japanese ornamental art and used it to design original fabrics, which were discretely inspired by Japan but deeply French, and which constitute one of the best examples of fabrics in the style of japonism. At the same period, textile ornamentation in Japan was deeply influenced by the West. The major tendency of Japanese decorative art was to adopt some western pictural techniques while keeping traditional Japanese ornamental patterns. For example, the Japanese created a new type of tapestries based on techniques from the Gobelin manufacture, ornamented in a realistic style but conserving Japanese thema, which are very characteristical of the spirit of the Meiji era.
Abstract FR:
A la fin de l'époque Edo et au début de l'ère Meiji, une influence réciproque entre la France et le Japon s'est exercée dans le domaine du textile, à travers des échanges de produits tels que la soie grège et la mousseline de laine. Dans cette thèse, nous étudions en parallèle le japonisme en France et l'occidentalisation au Japon à travers l'exemple de l'industrie textile. L'ornementation des mousselines de laine exportées vers le Japon par les manufactures mulhousiennes était imitée de motifs japonais, car ces produits étaient destinés à une clientèle japonaise. Par la suite, sous l'influence du japonisme, un goût pour l'esthétique japonaise se développa en France et les fabricants lyonnais commencèrent à produire des textiles ornés de motifs de style japonais à partir des années 1870. Puis, aidé par la tendance naturaliste en vogue à cette époque dans le domaine de l'art, les dessinateurs textiles lyonnais assimilèrent progressivement la théorie de l'art ornemental japonais et l'utilisèrent pour réaliser des tissus originaux, discrètement inspirés du Japon mais profondément français, qui comptent parmi les meilleures exemples d'étoffes dans le style du japonisme. L'ornementation textile au Japon a elle aussi été profondément influencée par l'Occident à la même époque. La tendance majeure de l'art décoratif japonais a été d'adopter certaines techniques picturales occidentales sans pour autant abandonner les motifs tradituionnels japonais. Par exemple, les Japonais céèrent un nouveau type de tapisseries reposant sur les techniques de la manufacture des Gobelins, de style réaliste mais conservant des thèmes japonais, qui sont très caractéristiques de l'esprit de l'ère Meiji.