thesis

Les frontières du partage : relations interethniques et approches de l'Islam : discours et pratiques de migrantes d'Afrique du Nord et de leur filles

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Paris 7

Abstract EN:

This paper analyses the social construction of ethnic difference in France from the perspective of the relationships between different socio-cultural groups. It looks into various forms of group formation and membership that characterise contemporary French society, by way of a set of practices and representations connected to the physical body and the cultural spaces of women immigrants and their daughters who were born and/or educated in France. The fieldwork undertaken in the Parisian region was conducted at Interviewees' homes as well as in organisational settings (remedial classes, young Muslim sportswomen wearing the hijâb, tour operators) and small businesses - in particular butcheries -, markets, public gardens, and hammams. The research uncovered Individual and collective strategies and allowed of a new reading of ethnic markers such as virginity, the hijâb, and the halal meat consumption. Culture serves as a resource in the negotiation of social relationships. It represents an Integral element in the redefinition of Islam and at the same time permits to distance oneself from the mainstream. The author conceives of the "ethnic boundary" not only as a line - even if it is understood as a shifting line (F. Barth) - but rather as a fragile space of interaction between the self-perception of a minority and the heterogeneous definition of the majority, as well as an interstice in which the issues involved represent the manifestation and expression of normative conflicts in terms of their proximity to markers of distance, as well as the articulation of accommodations of gender relations.

Abstract FR:

Cette recherche examine la construction sociale de la différence ethnique en France du point de vue de la relation entre groupes sociaux. Ce travail aborde des modes de regroupements et d'appartenance qui caractérisent aujourd'hui la société française à partir d'un ensemble de pratiques et de représentations ayant trait au corps et aux "territoires" d'appartenance de femmes migrantes originaires d'Afrique du Nord et de leurs filles nées et/ou scolarisées en France. La démarche inductive de ce terrain mené en région parisienne autant dans les domiciles des interviewées que dans des associations (d'accompagnement scolaire, de jeunes musulmanes sportives en foulard, ou organisant des voyages - surtout en Belgique) ainsi que dans des commerces - des boucheries notamment - marchés, squares de quartier, "hammam", a mis à jour les stratégies de sujets individuels et collectifs. Cela a également permis de construire une nouvelle lecture de marqueurs ethniques tels que le "hijâb", la virginité et la consommation de viande "halal". La culture est une ressource de négociation dans les rapports sociaux : elle en constitue une partie intégrante visant à re-qualifier l'islam lui-même, tout en permettant l'établissement de la distance avec les majoritaires. Nous concevons la "frontière ethnique" non seulement comme une ligne - bien que mouvante (F. Barth) - mais aussi comme un espace fragile d'interaction entre l'auto-perception minoritaire et l'hétéro-définition majoritaire, comme un interstice où les sujets agissant manifestent et expriment des conflits normatifs de proximité sur des marqueurs de distance, ainsi que des accommodements articulés aux rapports de genre.