thesis

Les problèmes que posent les prédicats subjectifs "believe" et "think" dans le passage au français

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Paris 7

Abstract EN:

The study of the subjective predicates "believe" and "think" raises the problem of the linguistic representation of inner states. As they are not outwardly observable, they take on dissymmetrical values according to the person and tense with which they are used. The articulation between the subject of the utterance and the enunciator impacts both on how such verbs function and their translation into French. It is generally accepted that "think" is the equivalent of "penser" and "believe" that of "croire". The study of a representative corpus shows that there is in fact no systematic correspondences between these verbs. Ln main clauses, "think" is often translated by "croire" and "believe" by "penser". "Think" and "believe" are translated by "croire" when the enunciator cannot guarantee what is stated in the noun clause. "Think" is thus frequently translated by "croire" when the enunciator and the subject of the utterance validate opposite values or whenever a specific value is called into question. On the other hand, "believe" is rarely translated by "croire" because unlike "croire", "believe" is not fundamentally compatible with a counterfactual value. Marking the conviction of the subject of the utterance, it weakens the degree of commitment of the enunciator. "Believe" is translated by "croire" in the third person only if the conflicting value is clarified in the context. The counterfactual value is then added to the level of conviction conveyed by "believe". "Think" and "believe" are translated by "penser" when they indicate the point of view of the subject of the utterance regarding the content of the noun clause. The enunciator remains neutral as the subjective coordinates locating the utterance. It follows that "think" and "croire" reveal a divided assertive origin.

Abstract FR:

L'étude des prédicats subjectifs " believe " et " think " pose le problème de la représentation linguistique des états internes. Etant non-attestables de l'extérieur, ils introduisent des dissymétries selon la personne et le temps auxquels ils sont employés. L'articulation entre le sujet de l'énoncé et l'énonciateur a donc une incidence à la fois sur le fonctionnement des verbes et sur leurs traductions françaises. Il est généralement admis que " think " est l'équivalent de " penser " et " believe " celui de " croire ". L'étude d'un corpus représentatif montre que ces correspondances ne sont pas systématiques. Dans les constructions pro positionnelles, " think " est souvent traduit par croire et " believe " par " penser ". " Think " et " believe " sont traduits par " croire " quand l'énonciateur ne peut garantir la validité du contenu du pensées. Ainsi, " think " est fréquemment traduit par " croire " quand l'énonciateur constitue un pôle d'altérité soit par rapport au sujet de l'énoncé, soit par rapport à une valeur remise en cause (sur l'axe temporel). A l'inverse, on trouve peu de traductions de " believe " par croire en dehors de la première personne du présent car contrairement à croire, " believe " n'est pas fondamentalement compatible avec la discordance. En marquant la conviction du sujet de l'énoncé, et donc un degré assertif élevé, il diminue l'engagement de l'énonciateur. La traduction de " believe " par " croire " implique nécessairement l'explicitation de la discordance dans le contexte. La valeur contre-factive s'ajoute alors à la valeur de conviction véhiculée par " believe ". " Think " et " believe " sont traduits par penser quand le sujet de l'énoncé introduit un point de vue sur le contenu de pensées : l'énonciateur reste neutre dans son statut de coordonnée subjective origine, repère de l'ensemble de l'énoncé. Il en résulte que le dédoublement de l'origine assertive est essentiellement marqué par " think " et " croire ".