thesis

Le neutre à l'œuvre dans les récits de Maurice Blanchot

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Paris 7

Directors:

Abstract EN:

Three tales by Blanchot - "Celui qui", "Le dernier Homme", and "L'Attente l'Oubli", provide and insight into the works of fiction which are at the crossroads of a writing path. "L'Attente L'Oubli" is both the last of the narratives witch echoes previous works and the forerunner of a fragmentary writing. A questioning on writing is narrated by staging ipseity, the One confronted to the inavoiabale gap inherent to speech and writing. Tree paths stems from the One. The first one stretches from One to neutral, by going through a balanced gap and then doing away with it. The second one deals with the one-other relation connecting characters address the issue of otherness, focussing on the necessary gap to any communication. The third path goes from unity to fragment in accordance with the wish for immediacy in the writing witch tend to narrow the gap. The issue of time is central. The gap is delayed time, is the analysis, which strays from immediate truth by the very time it takes. Blanchot skirts round the insolvable issue of time by associating present with presence. There is a fundamental, universal and timeless "something" which turns time into space: Neutral is both a quest and a requesting subject. In term of alterity the final character margins in the narratives are reflected by the neutrality of the erasing of the 1. In the fragmentary space the neutral becomes the erasing of the writer (scripting without any analysis). In terms of time, the 'toujours déjà', universality, abolition of the present erase present from writing and thus neutralise it. Finally, neutrality means inspiration, since retirement gives way to the other' s speech. Any pondering on Blanchot' s writing, given the influence it has, its authority, will have to take into account disappearance, inattainability, neutrality at work.

Abstract FR:

Trois récits de Blanchot : "Celui qui", "Le Dernier homme" et "L'Attente l'Oubli" qui sont l'occasion de se pencher sur l'œuvre fictionnelle se situant au tournant d'une écriture. "L'Attente l'Oubli" est à la fois le dernier récit qui s'apparente aux précédents et celui qui marque le début d'une écriture fragmentaire. Les récits narrent un questionnement face à l'écriture en mettant en scène l'ipséité, l'Un face à la nécessité d'écart que supposent langage et écriture. Trois mouvements partent de l'Un. Le premier va de l'Un au Neutre en passant par un équilibre d'écart puis s'en libérant. Le second concerne le rapport de l'Un à l'autre. Les relations entre personnages posent la question de l'altérité, centrée sur l'écart nécessaire à toute communication. Le troisième mouvement va de l'Unité au fragment selon une volonté d'immédiateté dans l'écriture qui tendrait à réduire l'écart. La question du temps est primordiale. L'écart, c'est le différé, c'est l'analyse qui, à cause du temps qu'elle nécessite, éloigne de la vérité immédiate. Blanchot détourne la question intraitable du temps en envisageant le présent en association avec la présence. 'Un quelque chose' de fondamental existe, universel et atemporel et transforme un temps en un espace. Le neutre est l'objet d'une quête en même temps qu'un sujet en quête. En matière d'altérité, les fusions finales de personnages des récits se traduisent par la neutralité de l'effacement du je. Dans l'espace fragmentaire, le neutre correspond à l'effacement de celui qui écrit (transcrit sans analyse). En matière de temporalité le toujours déjà, l'universalité, l'abolition du présent effacent le présent de l'écriture et ainsi la neutralisent. Enfin la neutralité inspire car l'effacement laisse place à la parole de l'autre. Toute réflexion sur l'écriture de Blanchot, de par l'influence qu'elle exerce, de par son autorité, se fait sous le signe de la disparition, de l'insaisissable, du neutre à l'œuvre.