Abords psychanalytiques de la psychose à l'ère des DSM et des neurosciences : a-théorisme américain et méthode lacanienne
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Psychosis teaches us about an "ailment" that afflicts ail humans: they are beings made of speech, whose relationship with the animated realm has always been traumatic. This Lacanian outlook undermines the neo-humanistic and scientific-like approach of psychosis promoted by the DSM, in which psychosis is either turned into a banality or chastised, placed as it is on the continuum neurosis-psychosis and disconnected from the talking cures even by many psychoanalysts. This pre-Freudian perspective sustains the scientific psychiatry as well as the neurosciences; in their prevalent discourse, hallucination is still considered as a false perception which can disappear through medication try to show here that a perspective which is both logic and inspired by the fundamentals of modern science can maintain that, for a human being, speech and the organic factor are interconnected following the three Lacanian registers, the real, the symbolic, and the imaginary. The resulting body (corps) is neither the corpse examined in laboratories nor an element of statistics. And if the subject as an effect of language vanishes within the field of the drive and of "jouissance", this does not mean that it is non-existent, since a subject can be supposed as soon as speech encounters the living body. Based on this distinction, I propose a conceptual and clinical investigation of American psychoanalysis, especially of one of its "post modern" branches, intersubjectivity. Two case studies, one by an American psychoanalyst, the other my own, are meant to demonstrate that it is the analyst's position in transference that plays the decisive role with respect to "any possible treatment of psychosis".
Abstract FR:
La psychose nous renseigne à fleur de peau sur le " malaise" qui frappe l'humain et en fait un être de parole, dont le rapport au vivant reste toujours traumatique. Cette perspective du psychanalyste Jacques Lacan subvertit l'abord néo-humaniste et scientiste de la psychose, celui des DSM par exemple. Aujourd'hui, la psychose est le plus souvent soit banalisée soit décriée, placée sur un continuum névrose-psychose et en même temps sortie du domaine des traitements par la parole, et cela même chez certains psychanalystes. Le retour à une époque pré-freudienne marque ainsi la psychiatrie scientifique ainsi que les neurosciences, où l'on pense encore que l'hallucination est une fausse perception qui disparaît avec le seul traitement médicamenteux. J'essaie ici de montrer que, dans un abord d'où il ne manque pas la logique et l'esprit scientifique, la parole et l'organique s'articulent selon les trois registres lacaniens (le réel, le symbolique et l'imaginaire). Le corps qui en résulte n'est pas le " corpse " examiné dans les laboratoires et mis dans les statistiques. Et si le sujet comme effet du langage s'éclipse du champ de la pulsion et de celui de la jouissance, il ne devient pas pour autant inexistant, car il y a du sujet dès que " ça parle " dans le champ du vivant. A partir de cette distinction, j'entame une investigation conceptuelle et clinique de la psychanalyse américaine, et plus particulièrement d'un de ses courants " postmodernes ", l'inter subjectivisme. Deux études de cas, l'un d'un analyste américain et l'autre de ma propre pratique, sont censées montrer en quoi la position de l'analyste dans le transfert est au cœur de " tout traitement possible de la psychose ".