Figures géographiques dans l'art occidental. Les formes de l'échange.
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of our work is to analyse and understand the use of geographic figures in artistic representations from the fifteenth century to the present, in the framework context of western civilization. We define geographic figure as a fundamental spatial form, a "choreme". It is a figure of meaning, a trope, which relates to the signified. Our initial premise is that art is a creative composition of space : artists are as much producers of space as they are users of space. We consider that no spatial representation, no use of a geographic figure is accidental, that is to say without underlying design or the product of mere chance. Representation is always polysemous, has multiple levels of meaning which may be understood more or less explicitly through identifiable spatial elements. We show that geographic figures, fundamental rhetorical devices, are used in order to be persuasive. Often used as loaded metaphors, they do more than simply illustrate: they determine the meaning of representations. Considering geographic figures as the framework of the creative or representative process, we consider the dynamics of the latter in space and time. By studying in particular the figures of intersection and bifurcation in numerous works, we bring to light complex referential systems. We propose several operational concepts such as "interspatiality", distance effect index and "orbialization". Our geographic approach is comparative and as a result our work cuts across several academic disciplines. We define a rhetoric of space which is a kind of artistic topology, a science of places which is also the science of geographic figures. We choose to name this science the "choremartistique".
Abstract FR:
Le but de nos travaux est d'analyser et de comprendre l'usage des figures géographiques dans les représentations artistiques du XVè s. à aujourd'hui, dans le cadre de la civilisation occidentale. Nous définissons la figure géographique comme une forme fondamentale de l'espace, un chorème. C'est une figure de sens, un trope, qui porte sur le signifié. Notre postulat de départ est que l'art est écriture créative de l'espace : les artistes sont des producteurs d'espaces tout autant que des utilisateurs d'espaces. Nous considérons que nulle représentation de l'espace, nulle utilisation d'une figure géographique, n'est innocente, c'est-à-dire sans arrière-pensées ou soumise au seul hasard. La représentation est toujours polysémique et porte un sens plus ou moins explicite à travers des éléments de spatialité repérables. Nous montrons que les figures géographiques, éléments rhétoriques fondamentaux, sont utilisées pour convaincre. Souvent métaphores prégnantes, elles font plus qu'illustrer : elles déterminent le sens des représentations. Considérant les figures géographiques comme l'ossature de la pensée représentative ou créatrice, nous envisageons les dynamiques de celles-ci dans l'espace et le temps. En étudiant tout particulièrement les figures du carrefour et de la bifurcation dans de nombreuses œuvres, nous mettons au jour des systèmes complexes de références. Nous proposons plusieurs concepts opératoires dont ceux d' "interspatialité", "d'indice de distanciation" et d' "orbialisation". Notre démarche géographique est comparative et notre travail croise, de facto, plusieurs disciplines universitaires. Nous définissons une rhétorique de l'espace qui est une sorte de topologie artistique, une science des lieux qui est aussi celle des figures géographiques. Nous choisissons de nommer cette science la "chorémartistique".