Abstract FR:

Maxime le Confesseur, moine byzantin (580-662) célèbre en son temps, est resté presqu'inconnu, puis a été redécouvert depuis un demi-siècle comme un penseur philosophique et théologique, proposant une doctrine de la divinisation de l'homme qu'il envisage comme progression de l' « être » vers l' « être-bien » , puis vers l' « être-toujours ». Cette dynamique se réalise par l'articulation d'energeia (actualisation) et d'hexis (habitus) dont notre travail étudie la relation. L'energeia, examinée jusqu'à Maxime dans la tradition philosophique (notamment Aristote, le néoplatonisme), puis dans l'écriture sainte et la tradition patristique (en particulier les cappadociens et Denys l'aréopagite) est, selon le Confesseur, épanouissement de toute substance dans son rattachement à l'être. L'histoire conceptuelle d'energeai, parcourant également les étapes philosophique, biblique et patristique, nous conduit à découvrir cette notion chez Maxime comme disposition anthropologique de la virtualité éthique et spirituelle, actualisée par l'être absolu. La divinisation de l'homme apparait alors comme la finalité analogique du concours d'energeia et d'hexis. Elle est vécue comme grâce et mystère, éprouvés dans l'irruption de l'avènement de Jésus-Christ, conférant enfin à la dynamique de ces deux concepts une dimension eschatologique qui est comme son propre dépassement. Ainsi se manifestent « l'agir de dieu et la liberté de l'homme ».