Déficit courant, désépargne des ménages et inégalités de revenu aux Etats-Unis
Institution:
Paris 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Cette recherche s'inscrit dans une démarche originale à deux niveaux :1/ Concernant le déficit courant américain, elle se distingue de la littérature en privilégiant la réduction du besoin de financement global des Etats-Unis par l'accroissement de l'épargne des ménages plutôt que par une dépréciation indifférenciée du dollar ou un assainissement budgétaire. Vis-à-vis de l'euro, le dollar était déjà trop bas en 2004 et 2005, et toute nouvelle baisse serait handicapante pour l'Europe. Il n'en est pas de même vis-à-vis de monnaies comme le yuan chinois. Dans une perspective d'ajustement du déficit courant, une appréciation du yuan serait utile mais une mesure structurelle d'accompagnement, visant à redynamiser l'épargne des ménages, paraît néanmoins indispensable. 2/ Concernant le comportement de consommation et d'épargne des ménages américains au cours des dernières années, elle met en évidence le rôle complémentaire joué par l'évolution des revenus par rapport à celui de la richesse. Les études récentes expliquent surtout la désépargne des ménages par l'évolution de leur richesse. Or, la principale caractéristique de l'évolution des revenus des ménages est l'accroissement des inégalités. Nous démontrons, grâce à un système d'équations simultanées, que l'accroissement des inégalités de revenu permet d'expliquer, au même titre que l'évolution de la richesse, la baisse du taux d'épargne. La réflexion centrale de la thèse est donc la suivante : en raison de la politique fiscale actuelle et de la concurrence des pays à bas salaires, les inégalités de revenus n'ont cessé de se creuser aux Etats-Unis depuis le début des années 1970. Ces inégalités, liées à un accroissement de la richesse, sont en partie responsables de la désépargne des ménages. L'épuisement de cette source de financement est, avec le déficit public, à l'origine de l'accroissement du besoin de financement global des Etats-Unis. En vue d'inverser cette dynamique, une hausse des salaires de la classe moyenne et un système fiscal davantage en sa faveur qu'en celle de la classe supérieure de revenus, ainsi qu'une réduction de l'endettement, notamment à travers une hausse des taux d'intérêt, permettrait aux ménages de recouvrir une solide capacité de financement