Pouvoir d'ordre et pouvoir de juridiction : évaluation ecclésiologique de l'histoire et de leur disctinction
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
La thèse étudie le rôle qu'a joué la distinction entre pouvoir d'ordre et pouvoir de juridiction tant dans le domaine du droit canonique que dans celui de la théologie. En réalisant un travail de première main et en revisitant des études anciennes, elle adopte un traitement chronologique du sujet qui débute avec le décret de Gratien (1140). Elle identifie l'apparition formelle du binôme potestas ordinis/potestas iurisdictionis à la fin du XIIe siècle et se déploie jusqu'au concile Vatican II en se limitant à l'église catholique d'occident. Le travail tente à chacune des époques de mettre en lumière les réalités diverses que recouvrent les deux notions, les relations qu'elles entretiennent entre elles et la place qu'occupe la distinction dans les débats théologique-canoniques. Il met en évidence la séparation progressive qui s'opère entre les deux catégories. Un dernier chapitre dresse un bilan de cette herméneutique historique et mesure les répercussions de la séparation pour l'ecclésiologie. Etant donnée la multiplicité des significations revêtues par la distinction au cours de son histoire et l'affinité qu'elle entretient avec un paradigme théologique né au XIIe siècle et qui n'est plus le nôtre aujourd'hui, la thèse en vient à recommander de ne plus faire usage de la distinction entre pouvoir d'ordre et pouvoir de juridiction en théologie. Cette position a été implicitement adoptée par le concile Vatican II qui n'utilise pas la distinction. La non-réception sur ce point des choix conciliaires par certains théologiens et canonistes entraine le doctorant à étudier les débats du concile sur la question pour tenter d'en saisir la raison. Par le biais d'une analyse historique, la thèse mesure les répercussions de la séparation entre pouvoir d'ordre et pouvoir de juridiction aussi bien du point de vue des relations entre théologie et droit canonique que du point de vue d'une épistémologie du droit canonique.