Investissement privé et ajustement en Afrique sub-saharienne : modélisations et estimations économétriques sur données de panel des secteurs manufacturiers du Cameroun et de la Côte d'ivoire
Institution:
Clermont-Ferrand 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the early 80's facing persistent economic imbalances, many african countries embarked on structural adjustment programs under the supervision of the world bank and the international monetary fund imf). After a decade, irrespective to the theory governing the implementation of these policies investment and especially private investment has fallen continuously limiting growth recovery in Africa. To set these economies on a more desirable dynamic path, an unavoidable step is to understand private investment behavior. This dissertation first emphasizes the need to measure properly investment in this context, in a way to avoid the aggregation bias and spurious regressions. Then, it proposes to tackle critical determinants of private investment at the micro-economic level, using the econometrics of panel data. A stochastic model is estimated with two representative panels from the cameroonian and ivoirian manufacturing sectors. Diversity of investment behavior is considered by allowing for unobserved company-specific effects. The results suggest that demand uncertainty might have been the main explaining factor of investment behavior in these two sectors during the 80's. Moreover, in cote d'ivoire, protected private firms are more sensitive to uncertainty than those exposed to foreign competition. In cameroon, one of the most striking findings is that, unlike local private entrepreneurs, foreign investors are very sensitive to demand uncertainty. Based on these results, this study finally draws policy implications oriented towards the improvement of the economic and regulatory environment, likely to allow a greater expected profitability. As well, the socio-cultural constraints to investing in african countries are addressed.
Abstract FR:
L’investissement privé est au cœur de la problématique des politiques d'ajustement structurel. Plus que tout autre objectif intermédiaire de politique économique, sa reprise conditionne le passage de la stabilisation, dont les effets récessionnistes sont certains, a la croissance. Toutefois, en dépit des mesures incitatives adoptées, la décennie 80 s'est accompagnée d'un recul de l'investissement prive dans les pays d’Afrique au sud du Sahara. En raison de l'instabilité macro-économique et des structures économiques particulières des pays africains (imperfection des marches financiers, dynamisme du secteur informel, poids de l'état) les modèles traditionnels d'investissement éprouvent de sérieuses difficultés à fournir une explication à cette réaction du secteur privé, leurs hypothèses devenant inappropriées. En outre, la faiblesse des appareils statistiques entraine des erreurs de mesure sur les variables. La prise en compte de l'incertitude de la demande et le recours à l'analyse micro-économétrique permettent de mieux saisir le comportement d'investissement des fondements microéconomiques des comportements d'investissement en Afrique. Les résultats obtenus des estimations économétriques sur données de panel des secteurs manufacturiers du Cameroun et de la cote d'ivoire corroborent l'hypothèse d'une influence significativement négative de l'incertitude liée aux perspectives futures de débouchés des firmes sur leur activité d'investissement. Au Cameroun, les investisseurs privés locaux apparaissent moins sensibles à l'incertitude que les investisseurs d'origine étrangère. En Côte d'Ivoire, les firmes bénéficiant d'une protection plus forte apparaissent plus sensibles aux perspectives d'une variation des débouchés. Le recours à l'économétrie des données de panel a permis de contrôler l'hétérogénéité individuelle non observable afin d'obtenir une plus grande fiabilité dans les estimations. Enfin, l'étude souligne le rôle joue par l'environnement institutionnel de l'entrepreneur africain.