De la convention à l'illusion : les conceptions monétaires de Locke, Hume et de Smith, premiers textes
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Paris 1Disciplines:
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1. On traite des conceptions monétaires développées par Locke, Hume et dans les premiers textes d'Adam Smith (la théorie des sentiments moraux et les lectures on jurisprudence. . . ). On montre que la théorie monétaire de Locke est partie intégrante de sa philosophie politique. En effet la convention monétaire apparait comme l'élément déstabilisant l'état de nature, en permettant l'accumulation rationnelle de la richesse. Elle engendre la constitution de groupes sociaux aux intérêts opposés et désignés sous les termes : landed interest et moneyed interest. Le gouvernement civil est alors justifie par sa politique visant à maintenir un excédent de la balance des paiements afin de conserver à la quantité de monnaie un niveau jugé adéquat et indiqué par le taux d'intérêt naturel. 2. Les conceptions Humiennes expriment une double critique, philosophique et économique, à l'égard de celles de Locke. Du point de vue philosophique, la thèse selon laquelle "la raison ne saurait s'opposer aux passions" exclue la possibilité d'opposer le pouvoir politique a la passion acquisitive. D'un point de vue économique, la quantité de monnaie ne peut avoir le rôle de variable stratégique qu'elle possède chez Locke. On montre la difficulté de l'analyse de Hume : d'un côté, Hume affirme que la monnaie est indispensable à la généralisation des échanges, d'un autre côté, il cherche à démontrer sa neutralité (comme l'exprime sa conception de la théorie quantitative de la monnaie et du mécanisme d'ajustement automatique de la balance commerciale). 3. On peut, de la même façon, montrer que la position de Smith à l'égard de Hume s'inscrit dans un double registre, philosophique et économique. Smith récuse la thèse Humienne selon laquelle "la raison ne peut s'opposer aux passions", grâce à la théorie de l'impartial Spectator. Celle-ci laisse ouvert un espace où peut se déployer une activité rationnelle et en même temps non nécessairement conforme à la justice. C'est le marché qui assure l'adéquation des fins privées à la finalité sociale. Du même coup, Smith opère une substitution du marché à la monnaie comme mode de socialisation et construit, par là-même, le concept de richesse réelle.