thesis

La mise en scène de la vulgarisation : les traductions d'autorités en langue vulgaire aux XIIIe et XIVe siècles

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Institution:

Paris, EPHE

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis regards thirteenth- and fourteenth-century translations of authoritative texts from Latin into Vernacular, with special attention to French. The late middle ages has indeed seen an increasing number of translations of academic texts into these languages traditionally associated with the lays and illiterate people. These translations, taken together, offer a coherent corpus, centered on the medieval auctoritates and using the very same topoi on translation, and are thus considered here as a specific movement in the history of translation. They bring forth many questions about translators and texts, as they are discussed in this thesis: which texts have been translated, how were translators working and how do they define translation, how would they present publicly their works, who were their readers, and, mostly, why have such texts been translated into Vernacular. This last query stands at the very center of this research, which intends first and foremost to investigate what it meant to translate in the late middle ages, and then to answer the question why translators began to put into Vernacular the learned texts of the Latin tradition. This thesis thus emphasizes the role of translators and their thoughts on vernacularization, an approach consistent with the translators’ presence in the texts they convey, speaking on the behalf of their author in order to explain the content of the text to the reader. This study provides in this way new material for translation studies, describing translators as key actors in the transmission of knowledge, challenging the very assumptions of our modern conception of translation.

Abstract FR:

Cette thèse a pour objet le mouvement de traduction qui a vu, aux XIIIe et XIVe siècles, la vulgarisation des textes de savoir. La fin du moyen âge voit de fait se multiplier les traductions des textes des écoles et des universités, en français comme dans les autres langues vulgaires, pourtant associées traditionnellement aux laïcs et aux illettrés. Ces traductions forment un ensemble cohérent qui s’articule autour des grandes autorités médiévales, comme elles partagent les mêmes topoi sur la vulgarisation du savoir ; elles représentent à ce titre un mouvement distinctif dans l’histoire des traductions qui mérite d’être étudié en tant que tel. Ce travail discute en ce sens du choix des textes traduits, du travail des traducteurs et de leur manière de penser la traduction, de la diffusion publique des traductions au moyen de la dédicace, des lecteurs propres à s’y intéresser et, enfin, des intentions des traducteurs. Cette thèse entend donc montrer d’abord et avant tout ce que signifiait traduire à la fin du moyen âge et cherche ainsi à expliquer pourquoi les traducteurs ont entrepris de mettre en langue vulgaire les maîtres textes de la tradition latine. Elle s’organise conséquemment autour du rôle des traducteurs et de leur réflexion sur la vulgarisation du savoir, une approche en accord avec la présence même qu’occupent les traducteurs dans les textes qu’ils transmettent, s’immisçant explicitement dans le texte à traduire pour exposer aux lecteurs les propos de l’auteur et le savoir contenu par le texte. À cet égard, cette thèse rejoint les réflexions contemporaines sur la traduction en replaçant au premier plan le rôle du traducteur dans la transmission du savoir.