Le corps des dieux dans les épiphanies divines en Grèce ancienne
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
1. Both Ajax identify in Iliad XIII Poseidon’s foot-prints or walk. In the Iliad the narrative of god's travelling shows their own walks and inscribes in space the divine persons by unfolding their own energy. In the odyssey the vocabulary of meeting describes their appearance; ornithomorphism, which expresses their fugacity, counterpoises Athena and Odysseus' closeness, and god's enargeia, i. E. The visual shock whose flashing nature is expressed by the aigis, while oxymoron and adynaton reveal the paradox of these bodies (divine wounds, proteus). 2. The archaic poets, enjoying the origin of song thanks to the muses'epiphany (Hesiod. Archilochos), create and share the divine presence; Pindar’s anthropology links god's banquets to men's; it is possible to restore until Aristophanes the direct impact of differentiated divine figures (Apollo, Dionysus, Aphrodite, Demeter); in Aphrodite’s epiphany to Sappho (fr. 1) the poet's words rejoin the ritual acts and communion in a religious experience. 3. A specific vocabulary describes such a concrete experience and its evolution in Greece: epiphanies by waking or dreaming (onar, hupar), phantoms and apparitions (eidola, phasmata), the word's family of epiphainesthai in opposition with epidemia, parousia, soteria, energeia; these experiences are frequently seen in war; the carving of foot-prints often reminds of god's epiphanies. 4. How do we know the gods? The initiatic epiphanies of pre-Socratic’s get free from traditional gods, whom Plato and Epicurus still include in their idea of human access to divine. The epicurean theory that gods and men enjoy direct exchanges (owing to a mental vision which operates by a friendly outpouring) comes to turn into gods the founder friends' mediatory pair.
Abstract FR:
1. Les deux Ajax identifient dans Iliade XIII les traces de Poséidon ou sa démarche. Dans l'Iliade les récits des déplacements des dieux définissent leurs démarches spécifiques, inscrivant dans l'espace les personnes divines par le déploiement même de leur énergie. Dans l'Odyssée le lexique des rencontres cerne leur paraitre; l'ornithomorphie, expression de leur évanescence, a pour contrepoint la familiarité entre Athéna et Ulysse, et l'enargeia des dieux, force de l'impact visuel, dont l'égide traduit la fulgurance, cependant que l'oxymore et l'adynaton disent un corps paradoxal (blessures divines, protée). 2. Les poètes archaïques, places aux sources du chant par l'épiphanie des muses (Hésiode, Archiloque) suscitent et partagent la présence divine; l'anthropologie de Pindare croise les banquets des dieux et ceux des hommes ; on peut jusqu'a Aristophane reconstruire l'impact direct de figures divines différenciées (Apollon, Dionysos, Aphrodite, Déméter) ; dans l'épiphanie d'Aphrodite a Sappho fr. 1, le dire poétique rejoint un faire rituel, la communion dans une expérience religieuse. 3. Un lexique spécifique décrit cette expérience concrète et son évolution en Grèce : épiphanies en rêve ou dans la veille (Onar, Hupar), fantômes et apparitions (eidola, phasmata), famille d'epiphainesthai, opposée aux notions d'epidemia, de parousia, de soteria, d'enargeia et d'energeia ; on rencontre ensuite massivement cette expérience dans la guerre ; la représentation de "traces" des dieux sert fréquemment de monuments à leurs épiphanies. 4. Comment peut-on connaitre les dieux? Les épiphanies initiatiques des présocratiques s'affranchissent des dieux traditionnels, que cependant Platon et Epicure intègrent à leur représentation de l'accès des hommes au divin. La théorie épicurienne d'un échange direct entre les dieux et les hommes, grâce à une vision mentale qui fonctionne dans l'effusion amicale, aboutit a une déification du couple médiateur des amis fondateurs.