thesis

La vie culturelle juive en France après la Seconde Guerre mondiale : le "Colloque des intellectuels juifs de langue française" (1957-2000)

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Institution:

Paris, EPHE

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

One cannot possibly declare oneself as a Jew by the end of the war. Starting from 1957, Symposium of French speaking Jewish intellectuals meets in order to think over about the meaning of Judaism in contemporary France, with moreover a feeling of bruised citizenship. Initiated by Edmond Fleg and Leon Algazi, they gather many Jewish intellectuals who choose to start again from tradition as a question about their condition as modern men. First closely related to Orsay School, many members of which appear in these meetings. The link with history ans messianism represents the heart of their questionings.

Abstract FR:

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France fut le théâtre d’un renouveau culturel aux développements inédits en Europe. Après la Shoah, des intellectuels juifs cherchèrent à redéfinir leur appartenance au judaïsme en développant un mouvement de pensée original, connu sous le nom d’Ecole de pensée juive de Paris. Avec l’école d’Orsay, le Colloque des intellectuels juifs de langue française en fut le prolongement. Ses animateurs discutaient les thèmes liés à l’actualité à la lumière des sources juives et de leurs questionnements. Le premier Colloque eut lieu en 1957 en présence d’universitaires juif comme Edmond Fleg, André Néher, Eliane Amado Lévy-Valensi, Léon Askénazi, Vladimir Jankélévitch, Emmanuel Lévinas ou Jean Wahl. Le succès de la première édition leur permit d’en organiser d’autres. Les Colloques se succédèrent annuellement, puis tous les deux ans, soit près de trente-huit rencontres jusqu’à la fin du XXe siècle. Les communications soulevaient des problèmes contemporains qui agitaient la conscience juive : la politique, la guerre, ou le Shabbat et Israël. La guerre des Six-Jours et l’émigration vers Israël de personnalités charismatiques du Comité préparatoire laissa la scène intellectuelle esseulée. Graduellement, l’élément marquant du renouveau de la pensée juive française de l’après-guerre, devenu une véritable institution avec ses règles et ses habitudes, commença à s’essouffler. Dès lors, la symbiose judéo-universelle que les intellectuels juifs de l’après-guerre avaient souhaité unifier au sein du Colloque des intellectuels juifs de langue française laissait la place à une autre définition de l’identité juive, en devenir à la fin du XXe siècle.