Les mécanismes de l'endettement extérieur : Brésil, Chili, Corée du Sud
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In order to be a motor rather than a brake to economic growth, external indebtedness imposes a coherent path of development which determined by a series of contraints - entails a strict economic discipline concerning notably allocation of borrowed resources. This discipline in turn results in the optimization of the "external indebtedness economic growth" relation. Compared with Brazil and Chile experiences, the South Korean development process appears as a model. This success comes from: - on the one hand, the planned acceleration of the international product cycle through a balanced shift of the national industries portfolio within a matrix of insertion in the world economy; - on the other hand, diachronistic and synchronistic coherence of this industrial strategy with the other aspects of the socio-economic management of the country. Thanks to the implementation of this model characterized by the voluntary expansion of manufactered exports, South Korea experienced altogether the higher economic growth, better debt servicing capacity and higher growth of outstanding debt. On the contrary, the development path resulting from a strategy of "horizontal" import substitution implemented by Brazil and Chile (before 1974) is incompatible with long term economic and debt growth. The failure of the Chilean experience of 1974-1982 shows that the orthodox implementation of market economy principles lead to over indebtedness and economic stagnation. In addition to structural and national economic factors, the international environment evolution plays an important role: from 1973 to 1982, it resulted in the rise of the supply of lending funds in favor of LDCs and a strong growth of the ex-ante need of foreign capital by these countries. Nonetheless, the influence of the international environment is widely determined by the adjustement capacity resulting from the selected strategy.
Abstract FR:
Pour être un moteur et non un frein à terme à la croissance économique, l'endettement extérieur impose le respect d'une logique de développement cohérente quiI, déterminée par le jeu de contraintes en cascade, assure une discipline économique rigoureuse en matière notamment d'allocation des ressources empruntées. Cette discipline débouche à son tour sur l'optimalisation du couple "endettement extérieur croissance". Face au Brésil et au Chili, le processus de développement de la Corée du Sud fait figure de modèle. Ce succès provient : d'une part de la dynamisation du "cycle international du produit" par le déplacement équilibré d'un portefeuille d'activités industrielles nationales dans une matrice d'insertion dans l'économie mondiale et, d'autre part, de la cohérence diachronique et synchronique de cette stratégie industrielle avec les autres aspects de la gestion socioéconomique du pays. Grâce à l'utilisation de ce modèle, caractérisé par l'expansion volontariste des exportations de produits manufacturés, la Corée connut à la fois la plus forte croissance, la meilleure capacité de remboursement et la plus forte croissance de l'encours de la dette extérieure. A l'inverse, la logique de développement découlant d'une stratégie de substitution "horizontale" des importations pratiquée par le Brésil et le Chili (avant 1974) est incompatible avec avec une forte croissance de la dette. De même, l'échec de l'expérience chilienne de 1974-82 montre que l'application orthodoxe des principes d'économie de marché conduit au surendettement et à un blocage qu'une telle stratégie était supposée résoudre. En plus des facteurs économiques structurels et nationaux intervient également l'évolution de l'environnement international. Ainsi, de 1973 à 1982, elle entraina l'augmentation de l'offre de fonds prêtables en faveur des PVD et une forte croissance du besoin ex-ante de capitaux de ces pays. Toutefois, l'influence de l'évolution de l'environnement international sur l'équilibre externe dépend largement de la capacité d'ajustement résultant de la stratégie de développement choisie.