La construction du croire au sein du mouvement bouddhiste Sôka Gakkai en France
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This monography is devoted to the process of construction and institutionalization of belief in the Buddhist organization Sôka Gakkai (SG) in France. In the first part, the movement is replaced in its Japanese context following two threads: the diachronic thread stresses its roots in a traditional lineage of Sino-Japanese Buddhism (Tendai, then Nichiren schools) and its character of reformed Buddhism for laity (a-monasticism); in the synchronic thread, we compare the sociological features of the Japanese SG with those of the so-called “new-religions” (shin shûkyô). The second part, centered on SG in the French context, analyses the practices of the members of the movement –worship, preaching and mutual encouragement, services and diffusion of its doctrine. Though the analysis of the underlying representations, we make it appear the motives of the SG belief system. The relation of members to a double-sided ritual symbol, both voiced (invocation of the title ofthe Lotus sutra) and graphic (written mandala) is emphasized. By resorting to the notion of experience, the members tightly associate the domain of subjective authenticity and that of objective efficiency in the universal principle (following the “Law of Universe”) and an interiorization principle (meeting his/her deepest self). The ability of the movement to present these two aspects as inseparable appears as both the knot of SG belief and the key of its attractiveness. Comparisons with European and Japanese branches of the movement are also given.
Abstract FR:
Cette étude monographique porte sur le processus de construction et d’institutionnalisation du croire dans l’organisation bouddhiste Sôka Gakkai (SG) en France. Dans une première partie, le mouvement est resitué dans son contexte japonais de naissance en suivant deux fils : le fil diachronique, où l’on met en évidence à la fois son enracinement dans une lignée traditionnelle du bouddhisme sino-japonais (écoles Tendai puis Nichiren) et son caractère de bouddhisme réformé de laïcs (non moines) ; puis le fil synchronique où l’on compare les traits sociologiques de la SG japonaise à ceux dites « nouvelles religions » (shin shûkyô). La seconde partie, centrée sur la SG dans le contexte français, analyse les pratiques des membres du mouvement : pratiques culturelles, de prédication et d’encouragement mutuel, pratiques de service et de diffusion de sa doctrine. L’analyse des représentations sous-jacentes à ces pratiques fait apparaître les ressorts du système du croire SG. Est soulignée la centralité du rapport des membres à un symbole rituel double, à la fois sonore (invocation du titre du sûtra du Lotus) et graphique (mandala). Le recours à la catégorie de l’expérience permet aux pratiquants d’associer étroitement le registre de l’authenticité subjective et celui de l’efficacité objective dans la validation de leur croyance : le médiateur rituel mis en action par la pratique quotidienne renvoie à la fois à un principe universel (« Loi de l’Univers ») et à un principe d’intériorité (le moi le plus profond). La capacité du mouvement à présenter ces deux aspects comme indissociables apparaît comme le nœud du croire SG et la clé de son pouvoir d’attraction. Des éléments de comparaison avec les branches européennes et japonaise du mouvement sont également proposés.