thesis

Le cheval chez les Iakoutes chasseurs et éleveurs : De la monture à l'emblème culturel

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris, EPHE

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

At the North-East of Siberia, the Yakuts, who arrived from the Baikal region less than seven centuries ago, raise horses and cattle in the alaas, in the valleys and the taiga on the lower course of Lena River. The bibliography in Russian language concerning this people is rich and includes narratives by travellers, accounts by administrators as well as analyses and descriptions by ethnographers prior to 1917, but dating as well of the communist period and of the post-soviet wars. The theoretical analysis was fed by Western sources, including the works of Evelyne Lot-Falck, Laurence Delaby and Roberte Hamayon about the peoples of Siberia as well as those of Jean-Pierre Digard about the horse and its domestication. Cousins of the horse-riding Turkic and Mongolian peoples of Central Asia, the Yakuts are aware of their belonging to that ensemble while putting forward their originality. Conceiving their horse more like an animal of the forest than like ordinary cattle, they breed it while preserving its “wild” character. Inside a domestication system that does not try to submit the animal, this one finds a place as well in the facts as through the symbols, between the domesticated animal and wild beast. […] The Yakut example shows the importance of the horse figure in the system of thinking of a hunting and breeding people of Siberia, as well as the parallelism between the shrinking of the utilitarian function of an artefact and the reinforcing of the symbolism of which it is the support.

Abstract FR:

Au nord-est de la Sibérie, les Iakoutes, venus de la région du Baïkal il y a moins de sept siècles, élèvent chevaux et bovins sur les alaas, dans les vallées et la taïga sur le cours inférieur du fleuve Léna. La bibliographie en russe concernant ce peuple est très riche et comprend des récits de voyageurs, des comptes rendus d’administrateurs et des analyses et descriptions d’ethnographes antérieurs à 1917, mais également datant de la période communiste et des années postsoviétiques. L’analyse rhétorique est alimentée par les sources occidentales, parmi lesquelles les travaux d’Evelyne Lot-Falck, de Laurence Delaby et de Roberte Hamayon sur les peuples de Sibérie ainsi que ceux de Jean-Pierre Digard sur le cheval et la domestication. Cousins des peuples cavaliers turco-mongols d’Asie centrale, les Iakoutes affirment leur appartenance à cet ensemble tout en mettant en avant leur originalité. Concevant leur cheval davantage comme un animal de la forêt que comme du simple bétail, ils en pratiquent l’élevage tout en préservant son caractère « sauvage ». Dans un système domesticatoire qui ne tente pas de soumettre l’animal, celui-ci occupe, aussi bien dans les faits qu’à travers les symboles, une place entre animal domestique et bête sauvage. […] L’exemple Iakoute démontre l’importance de la figure du cheval dans le système de pensée d’un peuple chasseur et éleveur de Sibérie, ainsi que le parallélisme entre l’amoindrissement de la fonction utilitaire d’un artefact et le renforcement de la symbolique dont il est le support.