thesis

La "phantasia" selon Michel Psellos et ses origines néoplatoniciennes : une anthropologie de la "médiété"

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris, EPHE

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The purpose of this dissertation is a study of the concept of phantasia in the work of Michael Psellos. More specifically, it deals with its Neoplatonic origins and of the ways in which it had been modified and enriched by Christian thought, of which Psellos was also an heir. Admittedly, the concept of phantasia was part of a wider debate, namely the one concerning the theories of the soul, which were flourishing again in Byzantium during the 11th century. Psellos, however, developed the perspective of an anthropology of the middleness conceived of as both Neoplatonic and Christian. Concerning phantasia, which is considered to be the soul’s most fundamental and flexible means of mediation, its mediating power par excellence, Psellos makes use of numerous and particularly varied elements drawn from Neoplatonic sources. His theory about the phantasia embraces many fields, ranging from psycho-physiology, epistemology, ethics and rhetorics to communication with the divine. Psellos reflects upon the figurative and visual modalities of phantasia, its functions and development as well as its areas of applicability in the life of the incarnated soul (dreams, mathematics, myths, symbolic discourse, sensitivity), without omitting its deviations. Standing between two philosophical and religious traditions, namely pagan Neoplatonism and Christianity, Psellos revalorizes the concept of phantasia by underlining its multivalence in the context of a nascent humanism. In this sense the resurgence of Neoplatonic psychology in Psellos’ work does not only constitute an episode in the evolution of Byzantine thought, but it also represents an important moment in the history of Neoplatonism.

Abstract FR:

Notre étude porte sur le concept de phantasia dans l’œuvre de Michel Psellos, notamment par rapport à ses origines néoplatoniciennes, aussi bien que vis-à-vis de la manière dont ce concept a été modifié et enrichi par la pensée chrétienne dont Psellos est également l’héritier. Dans son cas, ce concept s’inscrit certes dans la problématique plus large de la théorie de l’âme qui connaît un nouvel essor durant le 11me siècle à Byzance, mais Psellos développe en particulier la perspective d’une anthropologie de l’intermédiaire, qui se veut à la fois néoplatonicienne et chrétienne. En effectuant, dans un esprit éclectique, plusieurs emprunts particulièrement variés aux sources néoplatoniciennes concernant la phantasia, puissance par excellence intermédiaire de l’âme et faculté de la médiation la plus fondamentale et la plus flexible, il embrasse de nombreux registres thématiques, qui s’étendent de la psychophysiologie, de l’épistémologie, de l’éthique et de l’art rhétorique, jusqu’à la communication avec le divin. Il expose ses modalités figuratives et visuelles, ses fonctions, son évolution, ainsi que ses domaines d’application dans la vie de l’âme incorporée (rêves, mathématiques, mythes, discours symbolique, intériorité, sensibilitéé savante ) sans oublier ses déviations A la charnière de deux mondes et deux traditions philosophico-religieuses, Psellos revalorise le concept de la phantasia en soulignant sa polyvalence dans le cadre d’un humanisme naissant. En ce sens, la résurgence de la psychologie néoplatonicienne dans l’œuvre de Psellos ne constitue pas seulement un épisode de la pensée byzantine, mais représente également une phase de l’histoire du néoplatonisme.