thesis

Migration répétée, capital humain et transfer : le cas de la Tunisie

Defense date:

Jan. 1, 1998

Edit

Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

In most of the studies dealing with migration, it is implicitely assumed that migrants perform only one move during their life. However, it has been proved that an important part of every year migrations is made by individuals with previous migration experience (that is remigration or repeat migration). The main purpose of this research is to identify, among migrants who returned to their home country, the determinants of remigration. Indeed, this study aimed to show that it is possible to predict the future behaviour of a migrant by analysing the effect of his previous migration on his human and physical capital. Following a review of the litterature focused on repeat migration, two logit functions are estimated using tunisian data. The first one aims to predict the probability of learning new abilities while working abroad. The second links the probability of remitting money (from the host country to those left behind) to different variables. Then, two models, based on the hypothesis that there is a link between past and future migration, are developed. The first one relates the probability of remigrating to the effect of the previous migration on the human and the physical capital. The test using tunisian data showed that a migrant is more keen to move again when his previous migration allowed him to learn new skills and to remit money to his family. The second model links the probability of remigrating to the reasons behind the return to the home country. The results proved that the probability of returning back to the host country is more important when the migrant was forced to leave that immigration country, thus inducing us to question the deterrent effect of immigration policies.

Abstract FR:

Dans la plupart des études portant sur les migrations, il est implicitement supposé que les migrants n'effectuent qu'un seul déplacement tout au long de leur vie. Il a cependant été établi qu'une part importante des migrations effectuées chaque année était le fait d'individus ayant déjà migré par le passe (on parle alors de migration répétée ou de réémigration). L'objectif de cette recherche est d'identifier, chez les anciens migrants réinstallés dans leur pays natal, les facteurs à l'origine de la décision de vivre une nouvelle expérience migratoire. Plus précisément, il s'agit de montrer qu'il est possible de prédire le comportement futur d'un plurimigrant en se basant sur son expérience migratoire passée; celle-ci a été menée d'une part à travers l'analyse de l'impact de la migration sur l'acquisition de compétences, d'autre part à travers la mesure de ses effets sur le rapatriement de fonds. Après une revue de la littérature relative aux mouvements migratoires à caractère répétitif, il a été procédé à l'estimation, sur des données tunisiennes, d'une fonction d'acquisition de compétences lors d'un séjour à l'étranger, issue de la théorie du capital humain, puis d'une fonction de transfert de fonds, inspirée des thèses de l'altruisme et de la recherche d'un intérêt personnel. Deux modèles ont été dégagés de l'hypothèse centrale qui stipule que l'on peut prédire les comportements migratoires futurs en analysant les comportements migratoires passés. Le premier modèle lie la réémigration à l'expérience migratoire passée, à travers ce qu'elle a induit comme apprentissage d'un métier à l'étranger d'une part et comme transfert de fonds d'autre part. L'estimation faite sur des données tunisiennes montre qu'une expérience migratoire, lorsqu’elle a induit des effets positifs sur le bien-être du migrant et/ou lorsqu'elle a permis au migrant d'améliorer ses compétences peut susciter l'envie de récidiver. Le second modèle a été construit autour de l'interaction entre les motifs de retour au pays d'origine et la prédisposition à regagner le pays d'accueil. Les résultats des estimations révèlent que le migrant est d'autant plus enclin à regagner le pays d'accueil lorsqu'il n'a pas pu mener à terme son projet migratoire, ce qui incite à s'interroger sur l'efficacité des politiques de contrôle et de répression de la migration.