Les leviers et stratégies économiques utilisés par les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme transnational, 1968-2006
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The United States is the first target country of transnational terrorism in the world. The American economic strategy to counter-terrorism relies on deterrence policies (the "stick") or incentive policies (the "carrot"). The use of these tools has adapted to the evolution of transnational terrorism : sanctions, ineffective in two thirds of the observed cases, are less imposed against states and are increasingly targeting individuals or groups of individuals. Traditionnal sanctions (against states), when imposed, are more often imposed on a multilateral basis. This thesis shows that the number of attacks from a source country is not a good determinant of anti-terrorist sanctions imposed by the United States. It is necessary to take into account the nature of transnational terrorism and the behavior of governments of source countries in order to understand the American logic of anti-terrorism sanctions. The role of domestic lobbies is also crucial. Since the beginning of the war against terrorism in 2002, incitative policies have been widely developed : they reflect a better integration of terrorism factors and encourage countries to join the Americain war against terrorism. The study of MEFTA’s negotiations shows that the implementation of agreements is a source of tension between countries within the Middle East. The most successful agreements, paradoxically, are those made with those countries whose regulations are more developed.
Abstract FR:
Les Etats-Unis sont le premier pays cible du terrorisme transnational dans le monde. Aussi leur stratégie économique de lutte anti-terroriste fait-elle appel à des outils de type dissuasif (politique « du bâton ») ou de type incitatif (politique « de la carotte »). L’usage de ces différents outils a su s’adapter à l’évolution du terrorisme transnational : les sanctions, inefficaces dans deux tiers des cas, sont de moins en moins imposées contre des Etats et ciblent de plus en plus les personnes morales ou physiques. Lorsqu’elles ciblent des états, elles sont plus souvent imposées de manière multilatérale. Cette thèse montre que le nombre d’attentats émis par un pays source n’est pas un bon déterminant des sanctions anti-terroristes imposées par les Etats-Unis. Il est nécessaire de prendre en compte la nature du terrorisme transnational les affectant et le comportement des gouvernements des pays sources afin de comprendre la logique d’imposition des sanctions anti-terroristes américaines. Le rôle des lobbies domestiques est également déterminant. Depuis le début de la « guerre contre le terrorisme » en 2002 les incitations économiques se sont largement développées : elles reflètent une meilleure intégration de la problématique terroriste et encouragent les pays à rejoindre le combat mené par les Etats-Unis. Or l’étude des négociations menées dans le cadre du MEFTA montre que la mise en place des accords est source de tensions entre les pays du « Moyen Orient Elargi ». Les accords les plus aboutis ne concernent, paradoxalement, que les pays dont les régulations sont les plus développées.