thesis

Miracle et société en France (vers 1500-vers 1620)

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris, EPHE

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

At the end of the Middle Ages, the miracle was at the crossroads of fundamental religious beliefs and practices : cult of the Virgin Mary and of the saints, devotion to images and relics, vows and pilgrimages. Since the Reformation has rejected the miracle as such and everything connected with it, it is often regarded as a crucial step in the « disenchantment of the world » which results in the progressive purification of Christianity of its magical elements. The analysis of miracle during the period from 1500 to 1620 in France shows that this was not the case. The theoretical comprehension of miracle remained practically unchanged through over the considered period. The same should be stated concerning the practices connected with the miracle. The relations that people had with supernatural beings whose assistance they hoped for were based on the principle of gift and counter-gift codified long time ago, which underwent no change during the sixteenth century. Even the protestants, supposed to have rejected the miracle and the beliefs and practices attached to it, shared to some extent traditional attitudes. On the theological level, a radical providentialism allowed to reintroduce the possibility of direct divine interventions in the material world. As for the simple believers, great number of them continued to rely on saints, vows and relics, which appeared to them as an efficient help against the vicissitudes of existence.

Abstract FR:

Le miracle se situe aux confluents de croyances et de pratiques fondamentales dans le système religieux en vigueur à la fin du Moyen Age : culte de la Vierge et des saints, dévotion aux images et aux reliques, vœux et pèlerinages. Dans la mesure où la Réforme a répudié en bloc le miracle et tout ce qui s’y rattachait, elle est généralement comprise comme une étape clé dans le « désenchantement du monde » qui verrait le christianisme être peu à peu épuré de ses éléments magiques. L’étude du miracle dans la France des années 1500-1620 montre qu’il n'en a pas été ainsi. Le savoir théorique dont le miracle était l’objet n’a guère connu de changement du début à la fin de la période considérée. On peut en dire autant des pratiques qui s’y rattachaient. Les relations que les hommes entretenaient avec les êtres surnaturels dont ils espéraient une aide tangible obéissaient à une économie du don et du contre-don depuis longtemps codifiée et qui n’évolua guère tout au long du XVIe siècle. Même les protestants, censés avoir rejeté le miracle et tout ce qui s’y rattachait, restaient partiellement fidèles aux conceptions traditionnelles. Chez les théologiens, un providentialisme radical avait réintroduit la possibilité d’interventions directes de Dieu dans le monde terrestre. Quant aux simples fidèles, ils étaient nombreux à faire encore confiance aux saints, aux vœux et aux reliques en lesquelles ils voyaient une aide efficace contre les difficultés de la vie.