L'ontologie de Jean-Paul Sartre et sa critique par Gabriel Marcel
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Abstract EN:
Any thought which concerns being, existence, love, freedom, death. . . Is not necessarily existentialist. As a matter of fact, it was a mistake to talk about an atheist existentialism, represented, among others, by Jean-Paul Sartre and Albert Camus, and about a Christian existentialism led by Gabriel Marcel, Max Scheler, and Karl Jaspers. However, bringing to light the parallels in their conceptions of ontology shows, namely, that Sartre and Gabriel Marcel are not only contradictory in thought, but that, first and foremost, they are at opposite ends of the spectrum. Although inspired by ontico-ontological realities expressed in very similar terms, the dichotomy shows up in the difference in meaning and value that these two philosophers place on the words, the concepts and especially on the experiences that they communicate. For Sartre existentialism is a humanism, whose principle is man, in such that he is the birthplace of being and the keeper of all knowledge. In this sense, Sartre moges the celebrated thesis of the sophist Protagoras according to whom "man is the measure of all things", with that of atheist humanism. However, G. Marcel's thought, inscribed in the perspective of spiritualist and more precisely Christian philosophies, is not necessarily anthropocentric, and is even less atheist. Rather, it should be said that this philosophy is existential or, better yet, that G. Marcel has conceived a thought of being.
Abstract FR:
Toute pensée qui s'intéresse à l'être, à l'existence, à l'amour, à la liberté, à la mort. . . N'est pas forcement existentialiste. En l'occurrence, on a eu tort de parler d'un existentialisme athée, représenté entre autres par Jean-Paul Sartre et Albert Camus, et d'un existentialisme chrétien dont les tenants seraient Gabriel Marcel, Max Scheler et Karl Jaspers. Et pourtant, la mise en parallèle de leur conception de l'ontologie montre notamment que la pensée de Sartre et celle de Gabriel Marcel sont, non pas seulement contradictoires, mais aussi et surtout situées aux antipodes l'une de l'autre. Bien que s'inspirant des réalités ontico-ontologiques exprimées dans une terminologie quasi commune, la dichotomie se révèle dans la différence de sens et de valeur que ces deux philosophes accordent aux mots, aux concepts et surtout à l'expérience qu'ils traduisent. Si pour Sartre l'existentialisme est un humanisme, entendons une philosophie dont le principe est l'homme, en tant qu'il est le lieu du surgissement de l'être et le foyer de toute connaissance, rejoignant ainsi la célèbre thèse du sophiste Protagoras selon laquelle "l'homme est la mesure de toute chose" et celle de l'humanisme athée, la pensée de G. Marcel, qui s'inscrit dans la perspective des philosophies spiritualistes et plus précisément du christianisme, n'est pas essentiellement anthropocentrique encore moins athée. Il faut plutôt dire qu'elle est une philosophie existentielle ou, mieux encore, que G. Marcel a conçu une pensée de l'être.