L'altérite et l'image de la femme à travers la symbolique et les textes gnostiques
Institution:
DijonDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Following Hans Jonas’s phenomenogical method, gnosis can be defined as a radical dualism opposing the world of the divine (fullness) and itis emanations (the Pleroma) to the material world (deficiency). The coming to being of the material world - which is actually an illusion of being - is the consequence of the fall out of the Pleroma of the last aeon, the female entity, Sophia. The texts show a double image of woman, seen both as a corrupter at the origin of deficiency and a redeemer, as the mark of the Pleroma in the chaos of the material world, after setting the essay in a philosophical line, the author considers the image of woman as the symbolical mark of an ontological break (part I); then, he studies the ethical consequences of that image as regards encratism or the licentious behavior of gnostic sects (part II). Finally, he shows that in their use of the image of woman, gnostic writings lead to a poetic expression of the break. (part III). Thus, woman seen as an icon and not an idol appears as a "metabol" of the "caesura" existing in the heart of any human being, split as he is between Eros and agape. As the inner contradiction inside the image can never be solved, a possibility arises for poetical saying. Thus, woman appears as an image of alterity tending towards identity without ever reaching it. In her double face lies the interplay of sameness an otherness.
Abstract FR:
En suivant la méthode phénoménologique inaugurée dans ce domaine par Hans Jonas, la gnose se définit comme un dualisme radical opposant le monde divin et ses émanations ou plérome au monde matériel et crée. Le premier est monde de plénitude, le second monde de déficience. La venue à l'être du monde sensible, qui n'est en fait que venue à l'illusion d'être, est la conséquence de la chute hors du plérome du dernier éon, Sophia, entité féminine. Ainsi les textes présentent une image double de la femme, comme corruptrice à l'origine de la déficience, et salvatrice, comme trace de la lumière du plérome dans le chaos du monde sensible. Apres avoir inscrit l'étude dans une perspective philosophique, la première partie de la recherche examine l'image de la femme comme la marque symbolique d'une faille ontologique, la seconde s'attache à étudier les conséquences éthiques de cette image dans le cadre de l'encratisme ou de la licence des sectes gnostiques. Enfin la troisième partie montre que les textes gnostiques et plus particulièrement l'usage qu'ils font de l'image de la femme donnent naissance à une poésie de la faille. Il s'avère alors que la femme non pas comme idole mais icone joue le rôle d'un "métabole" de la césure au cœur de tout homme en tant qu'il est partage entre éros et agape. Que la contradiction interne qui habite l'image ne soit jamais surmontée ouvre une béance d'où nait la possibilité du dire poétique. Ainsi la femme apparait comme l'image d'une altérite tendant à l'identité sans y parvenir. Son double visage est celui du jeu du même et de l'autre.