thesis

Phénomène, sens et substrat : pour une métaphysique phénoménologique

Defense date:

Oct. 3, 2020

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

What is the substrate of consciousness, or what is it that “makes consciousness”? Asking this question amounts to not being satisfied with an answer that may seem self-evident: this substrate is the brain. In fact, situating the substrate of consciousness in the objective body, as part of the world - whether in the context of phenomenology, philosophy of mind or naturalism - leads to a circular ontology: consciousness in the body, the body in the world, the world thought, perceived, conceived, constituted by consciousness. However, even if all circularity is not necessarily problematic, we seek to show that this circularity of a general ontology is indeed fatal. So we take another path, from the subjective body to a substrate that is not located in the world. This substrate is constructed as an abstract notion, by operating two consecutive merges of existing concepts. First we bring together in a single concept, that of abstract substrate, the Aristotelian hylemorphism, on the one hand, and the idea of supervenience, from the philosophy of the mind, on the other hand, by establishing that the two are, in a way, coextensive. We then appeal to the notion of absolute Life, introduced by Michel Henry in the last period of his work, interpreting it as a particular case of the notion of abstract substrate. The result of this second conceptual unification, is what we call transcendental substrate - transcendental in the Kantian sense. Finally we use the term adherence to designate the lived experience that the transcendental subject makes of the transcendental substrate.

Abstract FR:

Quel est le substrat de la conscience, ou encore « qu’est-ce qui fait la conscience » ? Poser cette question revient à ne pas se satisfaire d'une réponse, qui peut paraître aller de soi, affirmant que ce substrat est le cerveau. En fait, situer le substrat de la conscience dans le corps objectif, comme partie du monde – que ce soit dans le contexte de la phénoménologie, de la philosophie de l’esprit ou du naturalisme – mène à une ontologie circulaire : la conscience dans le corps, le corps dans le monde, le monde pensé, perçu, conçu, constitué par la conscience. Or, même si toute circularité n’est pas nécessairement problématique, nous cherchons à montrer que cette circularité d’une ontologie générale est bien rédhibitoire. Aussi, nous empruntons une autre voie, partant du corps subjectif vers un substrat qui n’est pas situé dans le monde. Le concept de substrat transcendantal est construit en opérant deux fusions consécutives de concepts existants. Il s’agit d’abord de réunir en un seul concept, celui de substrat abstrait, le hylémorphisme aristotélicien, d’une part, et l’idée de survenance issue de la philosophie de l’esprit, d’autre part, en établissant que les deux sont, d’une certaine manière, coextensifs. Nous faisons ensuite appel à la notion de Vie absolue, introduite par Michel Henry dans la dernière période de son œuvre, en l’interprétant comme un cas particulier de la notion de substrat abstrait. Le résultat de cette deuxième unification conceptuelle, nous l’appelons substrat transcendantal – transcendantal au sens kantien. Enfin nous utilisons le terme d’adhérence pour désigner l’expérience vécue que fait le sujet transcendantal du substrat transcendantal.