thesis

La philosophie entre mystique et démystification, au crible de l'auscultation nietzschéenne.

Defense date:

Dec. 18, 2019

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Institution:

Reims

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis deals with the paradox of the presence or mystical influence in the philosophical research and doctrines. It is indeed a paradox, if philosophy by definition consists in seeking wisdom through knowledge, but in scrupulously seeking it, suspecting the temptations and tendencies of the human mind to forge illusions, even artfully - so, if philosophy is indeed a fundamentally demystifying theoretical activity. A philosopher strives to examine and reject any theoretical precipitation, affirmation or negation that claims to expose the essence of absolute reality. He calls them "mystical thinking" and relate them to mental and theoretical confusion and whimsical exaltation.Yet philosophers have reason to find enlightening ideas in mystical authors, even if they seem to be mysterious- and there have also been mystical philosophers. Moreover, philosophers sometimes seem tempted to implicitly renounce the philosophical approach and let themselves be seduced by a hidden mysticism - exposing themselves to a certain intellectual dishonesty, or to a philosophical impotence. These observations have led us to question the relationship between philosophy, demystification and mysticism. However, these questions were raised and clarified with Nietzsche’s writing and reading. With the Nietzschean problem of the culture disease and his research for great health in the culture, we discovered that Nietzsche proposes to experiment with the creation of myths and their "incorporation" by a kind of mystical experience, as a supreme and collective remedy.

Abstract FR:

Cette thèse traite du paradoxe de la présence ou de l’influence mystique au sein des recherches et doctrines philosophiques. Il s’agit en effet d’un paradoxe, si l’on pose que par définition la philosophie consiste à chercher la sagesse à travers le savoir, mais à les chercher scrupuleusement, en se défiant des tentations et tendances de l’esprit humain à s’illusionner, fût-ce savamment – donc, si la philosophie est bien une activité théorique fondamentalement démystificatrice. Un philosophe s’évertue en effet à examiner et à rejeter toute précipitation théorique, toute affirmation ou négation qui prétendrait exposer l’essence de la réalité absolue. Il qualifie celles-ci de «mystiques», relevant de la confusion mentale et théorique et de l’exaltation fantaisiste.Pourtant, les philosophes trouvent des idées éclairantes, quoique mystérieuses, chez les auteurs mystiques – et il y a eu des philosophes mystiques. Par ailleurs, des auteurs semblent tentés de renoncer à la démarche philosophique et se laissent séduire par un mysticisme caché – s’exposant une possible malhonnêteté intellectuelle, ou à un aveu d’ impuissance philosophique. Ces constats nous ont amené à réfléchir sur les rapports entre philosophie, démystification et mystique. Or ces questions se sont éclairées à la lecture de Nietzsche. Ressaisissant le problème nietzschéen de la maladie de la culture et des recherches en vue de sa grande santé, nous avons découvert que Nietzsche se propose d’expérimenter la création de mythes et leur « incorporation » par une sorte d’expérience mystique, en guise de remède suprême et collectif.