La pulsion de pouvoir : traduire la psychanalyse dans le champ politique entre Deleuze et Derrida
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis dissertation develops a comparative analysis of Derrida’s and Deleuze-Guattari’s thought from the point of view of their relation to psychoanalysis. We confront two strategies used to re-involve psychoanalysis in the field of philosophical-political questions. Both strategies involve a reinterpretation of the "Freudian speculation" on the power-drive as developed in Beyond The Pleasure Principle. According to Freud, any body is bound to itself by a force without origin. However, this power-drive reveals that any socius, community, or institution is groundless, in spite of being grounded in a kind of writing. We then stress the necessity to translate into the legal and political fields this detour logic which exceeds the logic of sovereignty and allows us to rethink power distribution. We also explore whether there is a more just way of doing this. While Derrida undertakes formalizations with a kind of hyperbolic reason using a calculation that finds it necessary to calculate with the incalculable event that rewrites any social body – the other which presents itself and that we have to allow into our experience –, we argue that Deleuze-Guattari have bypassed deconstruction and rejected representation for the sake of an immanent justice. This partially jeopardizes their gesture, although it converges to a certain extent with that of Derrida.
Abstract FR:
Cette thèse développe une analyse comparative de la pensée de Derrida et de celle de Deleuze-Guattari du point de vue de leur rapport à la psychanalyse. Nous nous attachons à confronter ces deux stratégies pour ré-impliquer la psychanalyse dans un champ de questionnements philosophico-politiques, stratégies qui passent l’une et l'autre par une réinterprétation de la « spéculation freudienne » d'Au-delà du principe de plaisir sur la pulsion de pouvoir. A suivre Freud, tout ensemble se lie à lui-même à partir d’une force sans origine. Or, cette pulsion de pouvoir révèle que tout socius, toute communauté, et toute institution ne s’appuient sur aucun fondement, bien qu’ils se fondent sur une écriture. Nous soulignons alors la nécessité de traduire dans l’ordre juridico-politique cette logique du détour qui excède le jeu de la souveraineté, et ouvre à d’autres partages de pouvoir. Or, nous avons voulu évaluer s’il n’y avait pas une manière plus juste de le faire. Si Derrida engage des formalisations à partir d’une raison hyperbolique qui tient compte d’un calcul, où il faut calculer avec l’événement incalculable qui réécrit tout ensemble – cet autre qui se présente et qu’il faut laisser venir dans l'épreuve de la rencontre –, Deleuze-Guattari, d’après nous, ont fait l’économie de la déconstruction. Ils auront alors récusé la représentation au nom d’une justice immanente, ce qui compromet en partie leur geste, bien qu'il converge dans une certaine mesure avec celui de Derrida.