La demande de coordination internationale des politiques économiques : analyse théorique et application aux sommets des pays industrialisés : 1975-1994
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Governments regurlaly ask for a better international coordination of economic policy. According to economic theory, they're right in doing so since economic gains are to be expected. However, empirical as well as historical studies show that these gains are uncertain and, anyway, rather small. Our purpose has then been to enrich the traditional explanation of coordination demand by taking explicitly into account its political dimension. This approach leads to analyze coordination as a two-level game: at the internal level, the political leader negociates his coordination demand with interests groups, the central bank and the parliament ; at the external level, he negociates with his counterparts. The coordination demand can then be interpreted as the result of interest groups pressures, as as a way to circumvent the central bank or the parliament, as an instrument used by the political leader to achieve his own ends, or as the reflection of the historical and cultural country's past. The different explanatory factors that we drew from the analysis were tested on the case of G7 summits ; exchange rates stabilization and coordinated global reflation demands were studied from 1975 to 1994, using simple, ordored and bivariate probit models. The result show that bad economic forecasts (comparatively to those of other countries) incline the political leader to ask for coordination. The hypothesis that a political leader will use coordination as a means to promote the efficiency of his internal economic policy and to emphasize its consistency with his external action, is only partially supported. On the other hand, external economic constraints seem to play an important role, as well as the leader's partisan preferences. The study also shows that political leaders hesitate to ask for coordination when they are in political difficulties and it induces to relativize the influence of pressure groups and historico-cultural characteristics. Finally, ceteris paribus, the fact that a political leader demand an international expansion increases the probability of stabilisation exchange rate demand and conversely. In sum, coordination demand is influenced by economic and political factors, and among these last, come clearly the ideological preferences.
Abstract FR:
Les gouvernements appellent régulièrement a une meilleure coordination internationale des politiques économiques. La théorie leur donne raison dans la mesure où elle montre qu'ils peuvent en attendre des gains économiques. Or, les études empiriques et les travaux historiques mettent en évidence le caractère incertain de ces gains et, en tout état de cause, leur faiblesse. On a alors cherché à enrichir l'explication traditionnelle de la demande de coordination internationale des politiques économiques en introduisant explicitement sa dimension politique. Dans cette perspective, la coordination s'analyse comme un jeu a deux niveaux : au niveau interne, le chef d'état négocie sa demande de coordination avec les groupes d'intérêt, la banque centrale et le parlement ; au niveau externe, la négociation se déroule avec les autres chefs d'état. La demande de coordination peut dès lors s'interpréter comme le résultat de la pression des groupes d'intérêt, comme un moyen de contourner la contrainte des institutions internes, comme un instrument utilisé par le chef d'état pour satisfaire ses objectifs propres ou bien encore comme le reflet du passé culturel et historique du pays. On a choisi de tester empiriquement les différents facteurs explicatifs dégagés de l'analyse en considérant le cas des sommets des pays industrialisés ; les demandes de stabilisation des taux de change et de relance concertée ont été étudiées sur la période 1975-1994 à l'aide des modèles probit simple, ordonné et bivarié. D'après les résultats obtenus, de mauvaises prévisions de croissance économiques nationale (en termes relatifs) incitent le chef d'état à demander une coordination. L'hypothèse selon laquelle un chef d'état utilise la coordination pour promouvoir l'efficacité de sa politique économique interne et pour en souligner la cohérence avec ses choix de politique extérieure n'est que partiellement confirmée. En revanche, les contraintes économiques externes semblent jouer un rôle important, tout comme les préférences partisanes du chef d'état. L'étude montre également qu'un chef d'état hésite à user de la demande de coordination quand il connait des difficultés politiques et amène à relativiser l'influence des groupes de pression ainsi que le poids des facteurs historicoculturels.