Causa e causalità finale nella scolastica gesuita dell’età moderna
Institution:
Sorbonne universitéDisciplines:
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Abstract EN:
According to a common narrative in the history of philosophy, the modern age of philosophical thought is born in the precise moment of death of Aristotelianism: it is only through, and because of, the abandonment of many basic tenets of Aristotle’s thought that a modern conception of science and knowledge would arise. For many centuries, Scholasticism and Aristotelianism were thought to be the same, so the crisis of the latter implied almost automatically the end of the former. This PhD thesis aims to contest this common view: focusing on the scholastic thought of the modern age, the author shows how Scholasticism differed from Aristotelianism and so could survive its collapse. In particular, this study is centered on the scholastic conception of causality and teleology: the shift in the paradigm of causation is usually deemed as one of the distinguishing features of modern philosophy, one allowing us to discern a clear demarcation line between Scholasticism and modernity. This change results in the rejection of the use of teleological reasoning in natural philosophy, and the consequent mechanistic reduction of causality to efficient causes. This study challenges this view, arguing that both the general conception of causality and the use of teleological arguments in physics were matter a debate within the scholastic tradition, and that the reduction of causation to efficiency was already implicit in modern Scholasticism. The modern conception of causation must then be understood as deriving from its scholastic heritage, and not as a direct contraposition to scholastic theories.
Abstract FR:
Selon une narrative commune de l'histoire de la philosophie, l'ère moderne de la pensée philosophique naît au moment précis de la mort de l'aristotélisme: ce n'est que par et à cause de l'abandon de nombreux principes de base de la pensée d'Aristote qu'une conception moderne de la science et de la connaissance se poseraient. Pendant de nombreux siècles, la scolastique et l'aristotélisme étaient considérées comme identiques, de sorte que la crise de ce dernier impliquait presque automatiquement la fin du premier. Cette thèse vise à contester cette vision commune: en se concentrant sur la pensée scolastique de l'ère moderne, l'auteur montre en quoi la scolastique se différencie de l'aristotélisme et peut ainsi survivre à son effondrement. En particulier, cette étude est centrée sur la conception scolastique de la causalité et de la téléologie: le changement de paradigme de la causalité est généralement considéré comme l'une des caractéristiques distinctives de la philosophie moderne, permettant de discerner une ligne de démarcation claire entre scolastique et modernité. Ce changement entraîne le rejet de l'utilisation du raisonnement téléologique dans la philosophie naturelle, et la réduction mécaniste conséquente de la causalité aux causes efficientes. Cette étude remet en question ce point de vue, soutenant que la conception générale de la causalité et l'utilisation d'arguments téléologiques en physique faisaient l'objet d'un débat dans la tradition scolaire et que la réduction de la causalité à l'efficacité était déjà implicite dans la scolastique moderne. La conception moderne de la causalité doit alors être comprise comme dérivant de son héritage scolaire et non comme une contraposition directe aux théories scolaires.