Une science des qualités humaines : Max Weber et les débats sur la fonction de la psychologie pour les sciences de l’homme
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
One has often seen in Weber a scourge of psychology. Yet Weber doesn’t question psychology itself but rather the tendency to make of it the foundation of human sciences. From Herbart to Dilthey, this fundationalism showed its resonance. Weber identifies to those authors a common denominator, which is that psychology enables us to reach basic human facts that make up social phenomenon. He thinks it is illusory to determine the essence of social phenomena and defines sciences not according to their object’s ontological feature, but to their specific point of view. One should not try to found sciences onto one another but to consider them as complementary. Weber suggests to use psychology not as a foundation but as an auxiliary for sociology. As a ‘human qualities science’, sociology may explain behaviours with the help of psychology : it shows that they are the actualizations of each person’s dispositions, that are themselves the result in the human psyche of a multitude of factors.
Abstract FR:
On a souvent fait de Max Weber un pourfendeur de la psychologie. Or Weber critique non cette science, mais la volonté d’en faire le fondement des sciences de l’homme. De Herbart à Dilthey, ce fondationnalisme était très prégnant. Weber identifie comme point commun à ces auteurs l’idée que la psychologie donnerait accès aux faits humains élémentaires composant les phénomènes sociaux et aux lois de ceux-ci. Pour sa part, il estime illusoire de penser cerner leur essence, et définit les sciences en fonction non de la particularité ontologique de leur objet, mais de leur point de vue respectif. Il ne faut plus fonder des sciences sur une autre, mais les envisager comme complémentaires. Dès lors, la sociologie, définie comme une ‘science des qualités humaines’, peut s’appuyer sur la psychologie pour expliquer les comportements : il s’agit de montrer qu’ils répondent à des dispositions propres à chaque homme et historiquement constituées dans la psyché sous l’effet de multiples facteurs.