Abstract FR:

L'objectif de ce travail est double : il s'agit dans un premier temps de mettre à jour la généalogie du récit élaborée par Walter Benjamin et d'éprouver la pertinence d'un pronostic formalisé à partir d'un diagnostic constatant le recul de la narration et de la transmission de l'expérience. Cette généalogie restaure un pouvoir de conter dans une perspective exégétique visant à rendre compte de la préservation dans l'écrit d'un contenu inénarrable, lisible au sein de récits courts, conte, nouvelle, formes simples. Ces genres sont exhumés par Benjamin dans leur dimension de legs. Contre les standards du roman, le sauvetage d'une oralité transmise dans l'écrit est entrepris, convoquant un concept spéculatif d'expérience. Dans un second temps, nous ouvrons le legs à des approches contemporaines de la narration et de la fiction. Les outils de la philosophie analytique du langage permettent la clarification d'une définition de l'oeuvre susceptible de transmettre des contenus inénarrables.