Philosophie de l'infini et pensée du fini au travers d'une lecture de Hegel par Heidegger
Institution:
Paris 12Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Hegel and heidegger seem to be two thinkers who are opposed in everything. The former is the philosopher of the infinite; the latter tries to go thoroughly into the abyss of the human finitude. As such, hegel can be read as the climax of what heidegger calls metaphysics, that is to say a thought according to which the subject (and the conceptual thought) overhang everything else. Then, the infinite would simply be, in the thought of hegel, another indefinite that the presence of the divine would delimit and stand surety for. However, one can see a secret kinship between both authors trough this apparent opposition, for better or for worse. Indeed, the movement of negation which allows the evolution of the former is intensified and transformed by the latter, to the point of indicating the limit which edges our finitude (which takes the shape of the infinite of a negation). As a result, one may wonder whether the thought of heidegger finds a status which sets him apart, and really makes him escape metaphysics. Is the experience of abandonment he invites us to (letting being be as it is) brought far enough ? does not it still let the shadow of a prevailing philosophical thought hover over other forms of thought (mathematical, poetical, political,. . . ) thoughts in which any form of conceptual mastery would indeed be vain ? then, would not it be possible to qualify and relativize the uniform criticism of the western thought and of its history in order to contemplate a greater multiplicity of forms of thought ? is the near necessity of the deathly fate brought by the nihilism of the western thought, in its will to master the world technically, which led to the atomic bomb or the nazi death camps, the only promise we can be made, in front of which no action would be possible ?
Abstract FR:
Hegel et heidegger sont deux penseurs que tout, semble-t-il, oppose. Le premier est le philosophe de l'infini, et le second celui qui tente de creuser jusqu'au bout l'abime de la finitude humaine. A ce titre, hegel peut etre lu comme le point culminant de ce que heidegger nommera la metaphysique, c'est-a-dire une pensee ou le sujet (et la pensee conceptuelle) surplombent tout le reste. L'infini ne serait alors chez hegel qu'un indefini de plus que viendrait clore et cautionner la presence du divin. Mais cette opposition de facade laisse toutefois entrevoir une secrete parente entre les deux auteurs, pour le meilleur et pour le pire. Car le mouvement de negation qui permet l'evolution du premier est radicalise et transforme chez le second, jusqu'a marquer la limite qui borde notre finitude (qui prend le visage d'un infini de negation). Par la, on peut se demander si la pensee de heidegger trouve un statut qui le distingue et le fait echapper vraiment a la metaphysique. L'epreuve de delaissement a laquelle il nous invite (laisser etre l'etre tel qu'il est) est-elle menee suffisamment loin, et ne laisse-t-elle pas encore planer l'ombre d'une pensee philosophique dominante sur d'autres formes de pensee (mathematique, poetique, politique. . . ), pensees ou toute forme de maitrise conceptuelle y serait effectivement vaine ? la critique uniforme de la pensee occidentale et de son histoire ne pourrait-elle alors etre nuancee et relativisee, pour permettre d'envisager une plus grande multiplicite des formes de la pensee ? le caractere quasi necessaire du destin funeste qu'amene le nihilisme de la pensee occidentale, dans sa volonte de maitrise technique du monde, qui a pu amener la bombe atomique ou les camps d'extermination nazis, est-il la seule promesse qui puisse nous etre faite, et face a laquelle aucune action ne serait possible ?