Brillance et apathie : figures de l'art et de la littérature au XXe siècle
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The strategies and aesthetics of details. The brightness of a feature, the monstrosity of a detail, the fascination it causes, its absence of signifiance. The first part of the study deals with various uses of details. Hegel's aesthetics illustrates some sort of "detail control police" which has prevailed in the history of western art : the detail is subdued to a logic of the whole, of the one, of the spiritual. Opposed to this figurative tradition, one may find some sort of insistance on the fragment, the peripheral, the marginal, the fortuitous. The second part tackles the very same problem of details and minimal strokes within the field of brilliancy and apathy, as it came to be defined in XXth century art. The vivid, the grey and the shining. . . Cezanne, who claimed to be the "sensitive plate" of a landscape, is one of the leading figures in sensitive vividness. Grass can be a motif of brilliancy : the Proustian hawthorn blossom, Bonnard's mimosas and almond trees, Ponge's lilac, the intensity of grass in Claude Simon, Henri Cueco, Edouard Pignon. Rather than an enumeration of the iconographic motifs of the brilliant and the grey, our purpose is to analyze the "figural" system that presides over their production. The bright feature or the neutral element then appear as rejections
Abstract FR:
Stratégie et esthétique du détail. Trait brillant, détail monstrueux, fascinant, insignifiant. . . La 1ere partie de cette étude repère diverses pratiques du détail. L'esthétique de Hegel lui fournit la "police du détail" qui a été dominante dans l'art occidental : le détail est soumis à une logique de la totalité, de l'unité, de la spiritualité. A celle-ci sont opposées d'autres pratiques qui privilégient le fragmentaire, le périphérique, le marginal, l'aléatoire. La IIe partie reprend le problème du détail, du trait minimal à partir de la vision brillante et de la vision apathique, telles qu'elles se réalisent dans l'art du XXe siècle. Le vif, le gris et le clinquant. . . Cézanne qui veut être la "plaque sensible" du paysage, est un des maitres parmi ceux qui se mesurent au vif de la sensation. L'herbe est l'un des motifs de cette brillance : bouquet d'aubépines proustien, amandier et mimosa de Bonnard, lilas de Ponge, intensités herbeuses chez Simon, Cueco, Edouard Pignon. . . Plutôt qu'un catalogue des motifs iconographiques de la brillance et du gris, il s'agit d'analyser le dispositif figural qui les produit. Le trait éclatant, l'élément neutre apparaissent alors comme rejets d'une écriture, d'un rythme. Détail, dé-taille et logique figurale sont inséparables. L'enjeu est d'en saisir les règles, en considérant qu'à l'intérieur d'une même oeuvre opèrent des logiques, des aisthesis contradictoires