thesis

Les modes de subjectivation : la mise en scène sociale et les limites constitutives des rapports aux corps et aux plaisirs

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Why weren’t the removing guilt about sexuality, the expansion of discursive practices about desire, the excitement of pleasure and the enjoyment in the years 1960-1970 switched to any dynamics of emancipation or to a process of increasing the autonomy of the individuals, or simply why did not they give a boost to a new quest of happiness? On the contrary, how did the sexuality become, on a permissive mode, the breeding ground for various forms of gouvernementalisation of the individuals and populations along with the normalization of the pleasures and the relationships? Is it a question of releasing oneself sexually or of restricting oneself to a single shape of "freedom"? If the discourse of the « sexual liberation » is contradictory to its treatise, then how can we consider it differently? The objective of this thesis is to put forward several reflections on these problems by taking as vital lead the relationships concerning bodies and pleasures in contemporary Western societies. This is to analyze how, in which frames, through which processes and instruments, the relationships concerning bodies and pleasures are constituted as well as how they are made visible and intelligible, thought, experimented and lived. Such formulation also implies a reflection on the flip side, that is on the relationships which are excluded by what is unthinkable, inexpressible and unbearable by what is "worthy" of knowledge and legitimacy.

Abstract FR:

Pourquoi la déculpabilisation de la sexualité, l'expansion des pratiques discursives à propos du désir, l’exaltation des plaisirs et de la jouissance dans les années 1960-70 n'ont-elles embrayé sur aucune dynamique d'émancipation ou processus d'accroissement de l'autonomie des individus, ni donné un nouvel élan à une nouvelle quête du bonheur ? Comment au contraire la sexualité est-elle devenue, sur un mode permissif, le terreau de diverses formes de gouvernementalisation des individus et des populations, de normalisation des plaisirs et des relations ? S’agit-il de se libérer sexuellement ou de se contraindre à une seule forme de « liberté » ? Si le discours de la « libération sexuelle » est en contradiction avec sa devise même, comment peut-on l’envisager autrement ? L’objectif de cette thèse est d’ouvrir un champ de réflexion sur ces problèmes en prenant comme fil conducteur le rapport aux corps et aux plaisirs, dans les sociétés occidentales contemporaines. Il s’agit d’analyser comment, dans quels cadres, à travers quels procédés et instruments le rapport aux corps et aux plaisirs est constitué ; comment ils sont rendus visibles et intelligibles, pensés, expérimentés et vécus. Cette formulation implique également une réflexion sur le revers de la médaille, c’est-à-dire sur les rapports qui sont exclus par ce qui est intelligible, ceux qui sont rendus impensables, indicibles et invivables par ce qui est « digne » de connaissance et de légitimité.