thesis

Naissance et développement du vitalisme en France de la deuxième moitié du dix-huitième siècle à la fin du premier empire

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

Vitalism is a medical philosophy of life whose first expression might be found in antiquity, with Hippocrate among others, but that arose with specific features in the middle of the eighteen century from the criticism of prevailing models in medicine, on the one hand iatro-mechanism, embodied by Boerhaave and Hoffmann, who pretend, following cartasianism, to establish an analogy between man and machine, and on the other hand Stahl's animism, who turned to reasonnable soul for explaning living phaenomena. On the contrary, vitalism, inspired by Condillac's criticisms about systems, emphasizes life's specificity and refuses any reduction of organism to a mechanism *and also any introduction of metaphysics into medicine, *taking on its own way the debate between Stahl and Leibniz again. This double-faced criticism, made as well by the parisian La Caze as by the montpellieran Bordeu, Menuret de Chambaud, Fouquet and Barthez, is spread by Didert's encyclopedy. About 1800, vitalism won an hegemonic position in medical world, thanks to Bichat who represents a turning point. Vitalism is less characterized by vital principle on nature and existence of which discrepancies are expressed than by sensibility, close to Glisson's irritability, making objections to Hallerian distinction, and characterized by notion of organization described as being an interaction of functions, integration's and organism's complexi ty. So, vitalists are interested by organic sympathies, relations between body and mind, influence of mind on pathological processes. They try to revive hippocratic triangle, physician, patient and illness, putting man back in his natural and social environment: hence their interest for hygiens and reforms. Prefering observation that preserves its object, rather than experimentation, they propose an holistic, synthetic approach of human being-Bichat's decomposition into tissues allows a general anatomy - taking subject's reactions into account.

Abstract FR:

Le vitalisme est un courant médical dont on pourrait trouver une première expression dans l'antiquité, notamment avec Hippocrate, mais qui prend naissance avec des contours particuliers au milieu du dix-huitième siècle, de la critique des modèles alors dominants en médecine, le iatro-mécanisme qui prétend établir, dans la lignée cartésienne, l'analogie de l'homme et de la machine, représenté par Boerhaave et Hoffmann, et l'animisme de Stahl qui recourt à l'âme raisonnable pour expliquer les phénomènes de la vie. A l'opposé, le vitalisme, par sa critique des systèmes inspire de Condillac, affirme la spécificité du vivant, et refuse toute réduction de l'organisme au mécanisme, reprenant à sa manière le débat entre Stahl et Leibniz, mais aussi toute intrusion de la métaphysique en médecine. Cette double critique, menée aussi bien par le parisien La Caze que par des montpelliérains comme Bordeu, Menuret de Chambaud, Fouquet, Barthez, est largement diffusée par l'encyclopédie de Diderot. Autour de 1800, le vitalisme a conquis une position hégémonique dans le monde médical, grâce en particulier à Bichat qui représente un tournant. Le vitalisme se caractérise moins par la reconnaissance d'un principe vital sur la nature et l'existence duquel s'expriment des désaccords que par la notion de sensibilité, proche de l'irritabilité de Glisson, et récusant la distinction de Haller, et par la notion d'organisation définie par l'interaction des fonctions, leur intégration et la complexité de l'organisme. Il s'intéresse aux sympathies organiques, aux rapports du physique et du moral, à l'influence du "moral" sur les processus morbides. Il cherche à restaurer le triangle hippocratique, médecin, malade, maladie, en replaçant l'homme dans son milieu naturel ou social: de là son intérêt pour l'hygiène et les réformes. Préférant l'observation qui respecte son objet à l'expérimentation, sans l'exclure, il propose, de l'homme vivant, une approche holiste, synthétique -la décomposition en tissus permet une anatomie générale - et prend en compte les réactions du sujet.