thesis

La réaction au bergsonisme : transformations de la philosophie française de Politzer à Deleuze

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Lille 3

Disciplines:

Abstract EN:

Henri Bergson's philosophy, apprehended as a "philosophy of sense and subjectivity", or as a "vitalism of the Open", has often constitued a landmark to find one's way in the French philosophical landscape of the XXth century. From Sartre to Deleuze, one could distinguish a series of philosophers who, consciously or unconsciously, re-activated a certain "Bergsonian" way of thinking, or at least borrowed several features from Bergsonism. As we shall see in the present study, despite their apparent disappearance from the philosophical field of the end of the 20s, consequential of what I call a "reaction", bergsonian concepts, as much as a certain style of problematization, in fact continued to innervate the French philosophical thought of the last century. This innervation comprises very distinct stages which bear themselves their own logic and internal dynamisms, constituting sequences to which correspond the three parts of this study. This innervation is also the products of a series of "reactions", each time singularising a series of operations of reproblematisation, of deformation and of redefinition of notions that Bergson himself used for his own account between 1890 and 1930. Each time the Bergsonian discourse permeates a new work, it carries within itself the capital proper to previous appropriations, its singularity now being therefore, not separable from the novel philosophical field within which it is played out anew. Moreover, each continuation or repetition of Bergsonian appear as means of articulating and resolving new problems of which we shall explore the originality ans stress the importance. Thus, the challenge consists in retracing the history of the various "reactions" to Bergsonism between 1929 (date of publication of Politzer's pamphlet) and 1969 (date of Deleuze's thesis defense). This challenge does not lead to a linear approach to history. Rather, it extracts from it the complex transformations, both aleatory and yet coherent in their own way, animating the conceptual features of French philosophical thought

Abstract FR:

La philosophie d'Henri Bergson - appréhendée comme une "philosophie du sens et du sujet", ou comme un "vitalisme de l'ouvert" - a souvent constitué un point de repère pour s'orienter dans la philosophie française du XXe siècle. De Sartre à Deleuze, une série de philosophes auraient repris, consciemment ou inconsciemment, une "manière" toute bergsonienne de philosopher ou du moins un certain nombre de figures propres au bergsonisme. Comme nous visons à le montrer dans le présent travail, malgré leur apparente disparition du champ philosophique autour de la fin des années vingt, suite à ce qu'il faut bien appeler une véritable "réaction", les concepts bergsoniens, de même qu'un certain style de problématisation, continuent à innerver profondément, de l'intérieur, tout le siècle philosophique français. Cette innervation traverse des phases bien distinctes douées d'une propre logique et de dynamiques internes singuliers, comme autant de "séquences" qui se déploient dans les parties du présent travail. Elle est, ainsi, le produit d'une série de "réactions" chaque fois singulières, d'une série d'opérations de reproblématisation, de déformation et de redéfinition des notions mobilisées par Bergson entre 1890 et 1930. Chaque fois que le discours bergsonien est mobilisé à l'intérieur d'une autre "œuvre", il porte certes avec lui, par un jeu de renvois externes, le capital propre aux appropriations précédentes dont la singularité devient dès lors inséparable du champ philosopique dans lequel il est en quelque rejoué. D'autre part, chaque reprise du bergsonisme apparaît comme un moyen d'articuler et de résoudre de nouveaux problèmes dont il importe de définir et d 'isoler l'originalité et l'importance. Ainsi le défi consistant à retracer l'histoire des "réactions" au bergsonisme entre 1929 (date de publication du pamphlet de Politzer) et 1969 (date de la soutenance de la thèse principale de Deleuze), loin de conduire à une histoire linéaire, en extrait les transformations complexes, à la fois aléatoires et douées d'une cohérence qui leur est propre, et qui animent les traits saillants de la philosophie française au XXe siècle